« So, what do we do now? » ;; PV Joe (L'

« Et si c'était...une bonne idée? »
Joe s'approcha d'elle doucement mais sûrement, jusqu'à ce que leurs visages ne se retrouvent plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Il souffla quelques mots, dont Aria ne comprit pas le sens, elle se sentait...enivrée par la bonne odeur qui émanait de Joe. Puis ce dernier déposa lentement ses lèvres sur les siennes, doucement, l'embrassant tout d'abord avec douceur, puis soudain, il y mis plus, beaucoup plus de passion. Aria était incapable de réfléchir, et elle lui rendait avidement ces baisers. Quelqu'un toussota à côté d'eux, cette voix, ce toussotement, elle l'aurait reconnu entre milles...et pourtant, elle était incapable de lâcher Joe, d'enlever sa main de sous son tee-shirt noir, d'arrêter de l'embrasser. Elle n'y arrivait pas. Une bonne idée, hein...elle trouvait que c'était la meilleure idée qu'ils n'aient jamais eue.

Un rayon de soleil vint frapper le visage d'Aria, qui ouvrit lentement les yeux. Elle bâilla longuement, puis se frotta les yeux avec ses poings. Elle revoyait ce rêve très clairement, il restait gravé dans son esprit, elle n'arrivait pas à l'enlever. Bah, ce n'était qu'un rêve après, tout...non?!
Elle se sentait...légère. Bizarre, ça. Elle baissa les yeux...et finit par constater qu'elle ne portait pas son pyjama, son petit short bleu et son débardeur de la même couleur, non...elle était...nue?! Une minute...Aria déglutit, essayant de se persuader que son rêve ne s'était pas réellement passé. Et pourtant, le jour se faisait rapidement dans son esprit, et aussi le souvenir de la nuit dernière...coincée dans la cave, la rencontre avec Joe, sa blessure à la cheville, Joe qui, en véritable Gentleman, l'avait aidée à marcher pour trouver une sortie, puis coincés dans une drôle de pièce...et après...elle avait du mal à s'en souvenir, et pourtant elle n'avait pas bu du tout. Elle eut une sorte de flash, et elle se revoyait embrasser Joe peut-être un peu trop passionnément. Noooon. Ils n'avaient tout de même pas fait ça, si?!
Soudain, elle sentit un poids sur sa taille. Et réalisa qu'une main était posée sur sa taille, enfin, par dessus le drap. Une main, un avant-bras, un bras et....Aria se retourna lentement, très lentement...et se retrouva à deux centimètres du visage de Joe, endormi. Okay. Bon ben voilà, elle avait sa réponse. Elle avait fait une connerie; encore une. La vérité s'imposa soudain à elle. Ce rêve, qui semblait tellement...réel, eh bien c'était parce que ça s'était réellement passé. Elle se mordit la lèvre et, n'osant pas bouger, se mit à réfléchir. Une bonne idée...Joe avait-il réellement dit ça, que c'était une bonne idée, qu'ils...recommencent leurs conneries? Mais était-ce réellement une connerie, telle était la question. Même chose, qu'étaient-ils au juste? Déjà qu'ils ne savaient pas trop s'ils étaient amis, après s'être quittés deux mois plus tôt, maintenant qu'ils avaient recouché ensemble, ils étaient quoi ? Des...amis, ils allaient oublier cette nuit? Mais Aria ne pouvait pas l'oublier, elle n'arrivait pas à oublier les paroles de Joe, telles que « Et si c’était le contraire ? Et si c’était une bonne idée ? » ; ou encore...« Tu m’as manqué… ». Elle se mordit la lèvre un peu plus fort et essaya de respirer normalement, à force de faire autant de bruit en respirant, elle allait réveiller Joe, et ils devraient...se confronter à la réalité. Elle se retourna lentement sur le côté, l'avant-bras de Joe n'avait pas bougé, toujours posé sur sa taille. Il dormait encore comme un bébé. Elle essaya de se calmer, mais impossible. Elle se mit alors à compter les secondes, attendant que...son ami? Son amant? Son...enfin bref, Joe, se réveille.

{ Sorry ; j'aime pas les débuts de topîcs >< }

Un si doux rêve… Qu’il n’aurait sans doute jamais voulu quitter. La nuit avait été… particulière. Il n’y avait pas de mots pour la décrire à vrai dire. Mais elle avait eu un effet plus que bénéfique sur Joe. Aucune question n’avait encombré ses pensées, et ça lui avait fait un bien fou. Elle était la pièce maîtresse de ce rêve, celle qui le rendait si… si unique. S’il avait passé la nuit avec une autre demoiselle, il n’aurait peut-être pas ressentit tout ça. Les souvenirs y étaient sans doutes pour quelque chose, amplifiant le désir qu’il avait ressentit pour elle, l’excitation ne cessant pas de croître, et ce à une vitesse incroyable. Joe s’était laissé guider par la jeune femme, ses envies s’exprimant sans la moindre gêne, sans la moindre hésitation. Il n’avait pas douté ; pas un seul instant, ne pensant qu’à elle, à leurs deux corps enlacés, à la douce chaleur de leurs caresses. Et ils avaient fini par s’endormir, Joe ne pouvant pas s’empêcher de se rapprocher d’elle. Il avait posé son bras sur sa fine taille, la gardant près de lui, l’empêchant de s’enfuir et de quitter ce si charmant songe.

Et désormais il dormait comme un vrai bébé. Les traits de son visage étaient des plus détendus, laissant alors paraître l’apaisant éprouvé par le jeune Degray. Il était bien, dans ces draps chauds, sentant la présence de la belle à ses côtés. Les doux rayons du soleil le sortirent doucement de son sommeil, qui se voulait plutôt léger. En effet, il avait sentit le souffle d’Aria, puis lorsqu’elle se retourna, et cela à deux reprises… Mais il avait été soulagé et content de voir qu’elle ne quittait pas le lit ; qu’elle ne le quittait pas lui. De toute façon la fuite ne lui aurait servi à rien. La connerie, si connerie il y avait, était faite, et ils ne pouvaient pas revenir en arrière. A ses yeux, ça n’en était pas une. Il en avait eu envie, et il ne regrettait rien. Maintenant, rien ne lui affirmait que c’était bel et bien le cas pour elle.

Il ouvrit doucement les yeux, découvrant alors la chevelure de la belle à quelques centimètres de son visage. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Lentement, il se redressa très légèrement, et vint déposer un baiser sur l’épaule dénudée de… De qui ? Son amie… ? Ce n’était pas le genre d’attention que l’on portait à une simple amie, le plus proche qu’elle soit. Mais ce n’était pas non plus sa petite amie… C’était confus. Il ne savait plus comment qualifier cette relation. Sa main glissa sur la taille de la jeune femme, par-dessus le drap, venant alors se poser sur son bas ventre. D’un petit murmure, il la salua :

« Bonjour… »

Ses lèvres remontèrent lentement le long de son épaule, puis son cou, duquel il dégagea quelques mèches de cheveux. Il déposa un nouveau baiser en dessous de son oreille, attendant alors sa réaction.

Aria, n'arrêtant pas de compter depuis quelques minutes pour essayer de calmer sa nervosité, fini par se rendormir un peu, ses yeux se refermèrent, mais quelques secondes à peine plus tard, elle sentit des lèvres se déposer sur son épaule, et elle réouvrit lentement les yeux, avant de laisser s'échapper un frisson. Joe lui murmura un petit bonjour, avant de lui déposer de plus en plus de baisers dans le cou cette fois-ci; Aria se mordit la lèvre et se retourna lentement, elle savait que la chose raisonnable à faire, c'était de dire à Joe d'arrêter, de se lever de ce lit qui n'était même pas le sien, dé récupérer ses fringues, de s'habiller, d'aller prendre une douche, de sortir d'ici et de ne plus parler de ce qui s'était passé.
Mais voilà, Aria ne savait pas si ce qui s'était passé avait une importance ou pas, tout était confus dans son esprit, et le faut que Joe se trouve à côté d'elle...sans fringues sur lui n'arrangeait pas les choses, l'empêchant encore plus de réfléchir à leur situation. Elle se trouvait maintenant sur le dos, et Joe continuait à l'embrasser, cette fois en dessous de l'oreille, elle frissonna, et ne fit aucun effort pour le repousser, elle n'en avait pas envie, c'était...comme hier soir, tellement agréable. Au bout de quelques minutes, elle finit par se retourner complètement vers Joe, leurs visages ne se trouvaient plus qu'à deux centimètres l'un de l'autre et elle essaya de résister pour ne pas recommencer à l'embrasser, bien qu'elle en creva d'envie à ce moment précis.

Aria aurait aimé être capable de dire à Joe quelque chose de...concret, de clair et net. Je t'aime Joe, je te déteste, tu m'énerves, je ne veux plus jamais te voir...mais voilà, elle ne savait pas du tout quoi dire, entre toutes ces choses, elle ne savait pas tellement choisir. Parce que c'était tout à la fois?! Elle n'en savait trop rien. Une phrase lui passa par la tête, et elle se mordit la lèvre. Cette phrase, elle ne pouvait décemment pas la dire, parce que..même si c'était un beau compliment, elle n'aurait pas le culot de la dire. Quoique...Enfin bref. Elle se força à penser à autre chose qu'au corps de Joe tout près d'elle, et à ses lèvres à quelques centimètres des siennes, et essaya de réfléchir. Qu'est ce qui les avait amenés à se retrouver ici, hein? Dans les bras l'un de l'autre...C'était quoi, ils étaient quoi? Amis, Amants, Friends with benefits? Ou...amoureux? La jeune fille aurait tellement aimé donner une réponse à cette question, choisir entre ces possibilités, mais voilà, elle s'en révélait incapable, et ça la perturbait au plus haut point. Surtout que, quand elle était avec Joe, elle se sentait...perturbée oui, c'est le bon mot. Et Joe alors? Que pensait-il de leur relation? Elle était quoi, pour lui? Un..jouet? Un loisir, passe temps? Ou une amie, une ex petite amie, une fille qu'il aimait beaucoup ou...encore plus? La meilleure façon, c'était de demander.
Aria s'approcha un peu de Joe, puis encore un peu, jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent, et elle l'embrassa quelques minutes passionnément. Elle n'avait pas pu résister. Mais après un moment, elle se détacha à regret. Ils ne pouvaient pas continuer comme ça leur relation, ce n'était pas possible, c'était tellement...étrange et...sans limites.

« Je...suis quoi, pour toi? »

Aria se mordit la lèvre. Voilà, elle l'avait posée, cette question. Et elle le regrettait un peu, elle avait peur de la réponse; Pourtant, elle ne devrait pas avoir peur, après tout, ils étaient en bons termes, et donc la réponse de Joe ne changerait rien du tout entre eux...à moins que. Tout dépendait de la réponse de Joe. Elle leva les yeux vers lui et...le dévora un instant du regard, sans se priver. De toute façon, c'était la dernière fois qu'ils faisaient...ce qu'ils avaient fait, donc...à moins que.

Si le temps avait dû s’arrêter, là, maintenant, tout de suite, Joe aurait été le plus heureux de hommes. Minimum ! Il faut dire qu’un tas de questions n’auraient plus la moindre raison d’être, s’effaçant alors à tout jamais. Pourquoi eux ? Pourquoi cette irrésistible attirance ? Pourquoi une telle relation ? Beaucoup de pourquoi pour des sentiments si simples. Tout comme cet instant. Joe se réveillant aux côtés d’Aria, se rappelant alors la nuit passée dans ses bras, ces caresses lui brûlant la peau, ces baisers lui faisant perdre complètement pieds… Il soupira doucement, alors que ses lèvres glissaient sur son épaule. Elle finit par se retourner pour lui faire face, comme si les baisers qu’il venait de lui offrir l’avaient amené à le faire. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, et Joe pouvait se perdre avec plaisir dans ses beaux yeux.

Ils restaient silencieux… Pour Joe il n’y avait rien de bien particuliers à dire en fait. Revenir à la réalité maintenant ? Prendre ses responsabilités et se décider à répondre à toutes ces interrogations, qui revenaient sans cesse dans son esprit tourmenté ? Il n’en avait pas vraiment envie. Et en toute franchise, il repoussait au maximum le moment où il allait devoir le faire, préférant faire comme de rien n’était, comme si tout était normal entre Aria et lui. Alors que non, ce n’était pas le cas. Rien n’était normal… Ils ne savaient même pas ce qu’ils étaient, ce que leur relation signifiait et représentait. Une amitié améliorée n’était à ses yeux pas assez forte. Il avait beaucoup d’affection pour elle, énormément d’affection même, presque à la limite des vrais sentiments s’il on peut dire. Tout se brouillait dans sa tête, dans son cœur… Le regard de la jolie brune le déstabilisait, et il n’arrivait pas à être totalement maître de ses pensées.

Il eut droit à de nouveaux baisers, qui se voulaient passionnés, ampli de la même fougue qui avait pu les habiter la veille. Mais à la fois tout aussi tendre, donnant alors une étrange sensation, faisant partir de légers frissons dans le dos du jeune Degray. Il y répondit sans se faire prier, ne pouvant pas s’empêcher de sourire doucement. Enfin à la question d’Aria, son sérieux revint au galop. Qu’était-elle pour lui ? C’était une bonne question… Une chose était sûre, elle était loin d’être un simple amusement. Il ne jouait pas ainsi avec les filles, et encore moins avec elle, pour qui il avait pu s’embraser à plusieurs reprises durant ces quatre dernières années. Il lui adressant un regard, rassurant, mais qui trahissait ses doutes et ses questions, bien qu’il faisait tout pour les dissimuler.

« J’en sais trop rien… »

dit-il dans un souffle, avec toute la sincérité dont il était capable.

Jouer franc jeu, sans prendre le risque de se laisser avoir par des mensonges, et frôler la catastrophe. Ca il l’avait bien trop connu, et le fuyait. Maintenant il disait tout ce qu’il pensait, tout ce qui était concret, vrai, réel, et j’en passe… Il la fixa, de son regard posé et rassurant, puis se mordit finalement doucement la lèvre inférieure. Sa main glissa sur sa taille, remontant lentement….

« J’ai le droit de te retourner la question, ou ce serait mal venu de ma part de la faire ? »

Là, il faisait allusion à Edward… Il ne savait pas du tout où elle en était avec lui, dans sa vie sentimentale, avec tout ça. Peut-être que désormais elle regrettait… Bien que son baiser lui faisait penser le contraire. Enfin il ne pouvait pas deviner ce qui occupait ses pensées. Mais il se demandait qu’elle était sa vision des choses. Etait-elle aussi perdue que lui ?

{ Wa, j'ai été inspirée ^^. T'es pas obligé de faire autant de lignes hein Wink

<3 }

Aria avait l'impression que deux heures s'étaient écoulées depuis qu'elle avait posé la question à Joe. D'accord, elle se rendait bien compte qu'il ne pouvait pas répondre quelque chose cash, comme ça, qu'il avait besoin de réfléchir. Au bout de quelques instants, il finit par lui répondre qu'il n'en savait rien. Elle déglutit. D'accord. Elle avait l'impression qu'ils étaient de retour à l'université, avec leur relation plus que bizarre, ils se disputaient, et deux minutes plus tard ils s'embrassaient. Sauf que là, ils ne s'étaient pas encore disputés sur un sujet con, juste histoire de se disputer. Même si au fond, c'était la même chose, la même histoire, Joe et elle, c'était aussi...complètement différent. Parce qu'ils n'étaient plus au même endroit, parce que...Aria avait l'impression que tout avait changé, elle ne saurait dire pourquoi, mais elle avait cette impression.

La main de Joe remonta lentement sur sa taille, et elle se sentit frissonner. Encore une fois, comme à chaque fois que Joe l'avait touchée, embrassée pendant toute la soirée dernière ou la nuit. C'est alors qu'il lui retourna la question. Aria se mordit la lèvre, prise de court. Enfin, il avait raison, il avait aussi parfaitement le droit de lui poser cette question après tout...même si elle ne savait pas trop quoi répondre.

« Je... »

« ...crois que je t'aime. » Aria entrouvrit la bouche, surprise par ses propres pensées, et en même temps soulagée de ne pas avoir dit cela à voix haute. Une seconde..elle avait réellement pensé cela? Était-elle amoureuse de Joe??! Elle déglutit, et essaya de mettre de l'ordre dans ses pensées, mais elle sentait encore les lèvres de Joe sur les siennes et ça la perturbait au plus haut point. Ils avaient toujours été...enfin, leur relation avait été bizarre, ils s'aimaient, ils se détestaient, ils se mettaient des baffes et ils s'embrassaient. Il y avait un profond désir entre eux, Aria ne pouvait s'empêcher de dévorer Joe du regard à chaque fois qu'elle ne pouvait, elle ne pouvait rien faire contre. Et par dessus cela, les deux s'appréciaient mutuellement, malgré leurs disputes fréquentes; quoique depuis leur retour ils ne s'étaient pas encore engueulés, mais ça pouvait toujours venir; au fond, ils s'aimaient beaucoup. Comme des amis? Une amitié améliorée alors? Mais lorsque Aria pensait à cette solution, elle ne pouvait s'empêcher de se dire que, pour elle, ce n'était pas...assez.
Ses pensées se dirigèrent alors vers Edward. Quatre années sans nouvelles, ils n'avaient même pas réellement rompus, et..elle ne se sentait en fin de compte, beaucoup moins touchée qu'elle ne devrait l'être. Depuis quelques jours, elle n'avait d'ailleurs pas pensé à lui tant que ça finalement. Et puis ni hier soir, ni cette nuit, quand elle avait embrassé Joe, elle ne s'était sentie coupable de le faire. Cela voulait-il dire qu'elle avait complètement tiré un trait sur lui? Elle n'en savait rien du tout, mais elle savait que quatre années sans nouvelles avait été difficile, sans qu'Edward ne soit là...et pendant ce temps là, Joe était là. Et elle ne regrettait rien de ce qu'elle avait pu faire avec Joe, rien du tout. Elle était heureuse de l'avoir embrassée, d'avoir couché avec lui...parce qu'elle en avait envie, tout simplement.

Aria passa sa langue sur ses lèvres, elle pouvait encore sentir le goût de celles de Joe. Elle ne pouvait pas être amoureuse de lui, ce n'était pas possible. Si?! Elle regretta de lui avoir posé cette question, finalement, elle aurait préféré dire sa remarque idiote et perverse que Joe est un Dieu au lit. Cette histoire se serait peut-être mieux terminée.

« Je...sais pas trop. »

Aria se tapa intérieurement, elle savait qu'elle aurait du partager ses doutes et ce qu'elle pensait avec Joe, mais...c'était les seuls mots qui avaient réussis à sortir de sa bouche. Elle crevait d'envie de se rapprocher de Joe, de sentir encore ses lèvres contre les siennes, encore et encore. Elle avait l'impression d'être une droguée, et sa drogue, c'était les baisers de Joe.
Joe la regardait...intensément, et elle se sentit rougir, et détourna le regard. Ils devaient faire quelque chose. Elle devait dire ce qu'elle avait pensé....juste histoire de voir sa réaction. Non? Non, elle avait la trouille, de ce qui pourrait se passer. Vas-y, dit le espèce d'idiote! Mais elle n'arrivait pas. Elle entrouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Elle inspira une fois à fond, puis prit finalement la parole, d'une voix légèrement tremblotante.

« C'est pas seulement une histoire de sexe, je...t'aime beaucoup. »

Huuum...ouai. Aucun sous entendu là dedans, n'est ce pas; Elle l'aimait beaucoup. Elle avait dit ça; Mais..dans quel sens Joe allait-il le prendre? Elle se mordit la lèvre, se demandant pourquoi elle avait dit ça.

Réfléchir… Il semblait destiner à ne faire que ça. Parfois il se demandait pourquoi la vie n’était pas plus simple ; pourquoi il se faisait assommer par des tonnes de questions et cela, à chaque fois qu’il s’agissait de sentiments et de relations. Lorsqu’il pensait à Jude et à leur passé, il s’interrogeait… La séparation avait-elle été comme évidente ? Provoquée par ses mensonges ? Car il aurait pu lui dire la vérité, l’annoncer en douceur afin de sauver leur couple… Mais l’avait-il fait pour autant ? Non. Il avait laissé ce piège tissé de mensonges se refermer lentement sur lui. Et maintenant… Avec Aria… Devait-il se laisser étouffer par ces questions sans réponses évidentes et claires ? Il ne le voulait pas, et se montrait franc avec elle en lui avouant qu’il n’en savait rien, qu’elle était quelque chose pour lui certes, mais qu’il ne pouvait pas le définir.

Ca avait toujours été ainsi entre eux… Vague, flou, confus, ambigu… Et pourtant ils se retrouvaient tout le temps, partageant une complicité certaine, et un désir ardent et profond. Ce « Je t’aime moi non plus » les avait beaucoup plus rapproché qu’il n’avait pu le penser, lorsque tout cela avait commencé. La détaillant du regard, il lui avait retourné sa question, se demandant alors ce qu’elle allait bien pouvoir lui répondre. En savait-elle plus que lui ? Il aurait aimé que ce soit le cas. Ainsi, peut-être aurait-elle pu l’éclairer, et l’aider à discerner ce qu’il pouvait ressentir à son égard, et ce plus distinctement. Aria commença une phrase. « Je… ». Mais rien ne suivit, comme si les mots se bloquaient dans sa gorge, refusant de sortir. Par crainte ? Par peur d’en dire trop ou pas assez ?

Joe lui adressa un regard bienveillant, rassurant, lui montrant alors qu’elle pouvait parler, qu’elle ne craignait rien de lui en quelques sortes. Quoiqu’elle dise, il n’aurait pas de raison de mal réagir, non ? Il ne savait pas ce qu’elle était pour lui, alors il ne pouvait pas se permettre de juger une personne qui en savait bien plus sur eux. Un léger silence s’installa entre eux, Joe le détournant pas un seul instant son regard de la belle. Un léger sourire se dessina sur son visage aux traits encore endormis, en la voyant passer sa langue sur ses fines lèvres rosées ; lèvres qu’il adorait caresser des siennes, qu’il prenait plaisir à goûter à chacun de leur baiser.

Elle ne savait pas trop. Ca n’allait pas les avancer, mais Joe n’ajouta rien. Il se contenta d’hocher légèrement les épaules et d’afficher se léger sourire. Il caressa le visage de la jeune femme d’un revers de la main, remontant sur sa joue, pour venir glisser ses doigts dans ses cheveux, et replacer une de ces mèches derrière son oreille. Il allait prendre la parole, quand elle continua, avouant alors qu’il ne s’agissait pas seulement que de sexe pour elle, qu’elle l’aimait, je cite : beaucoup. Et hop, une nouvelle cascade de questions se déversa dans l’esprit du jeune homme. "Beaucoup", comme « Je t’aime beaucoup, t’es un super ami… », ou "beaucoup" autre que ça ? Un "beaucoup" amical ? Presque amoureux ? Faux… ? Après tout, c’était possible, bien qu’il en doutait venant de la miss Montgomery. Il la savait sincère. Mais là, il ne savait pas comment l’interpréter. Il n’y avait pas 150 milles façons de le savoir, il se risqua à lui poser la question.

« "Beaucoup"… C'est-à-dire ? »

Aria n’était pas obligée de répondre, elle le savait bien. Joe n’avait jamais forcé personne à répondre, si la personne n’en avait pas envie. Ca avait toujours été ainsi, elle le savait. Il lui adressa un simple regard, demandant à travers ce dernier à ce qu’elle éclaire sa lanterne et l’aide à répondre à ses questions.

Aria sentait son cœur battre, tellement fort qu'elle avait l'impression que Joe pouvait l'entendre. Beaucoup, elle avait dit qu'elle l'aimait beaucoup. Mais quelle idiote. Comment allait-il prendre ça maintenant, hein? Une fois de plus, elle aurait mieux fait de se taire. Elle sentit ses mains commencer à avoir la tremblote et elle les cacha sous le drap, avant d'inspirer à fond. C'est alors que Joe lui demanda ce que ça voulait dire. Elle ne savait pas ce que cela voulait dire, elle n'en avait aucune idée. Les pensées qui lui étaient passées par la tête quelques secondes auparavant la perturbaient encore. Était-ce réellement possible qu'elle soit tombée amoureuse de Joe? Elle n'en avait aucune idée...
...Mais en fin de compte, toutes leurs..;conneries, si ça avait été des conneries, les avaient pas mal rapprochés. Aria leva les yeux vers Joe et se mordit la lèvre, avant de baisser à nouveau le regard, gênée. A chaque fois, il fallait qu'elle sorte quelque chose qui...perturbait tout. Si elle n'avait pas demandé cela à Joe, eh bien ils ne se poseraient pas de questions et puis c'est tout. Mais bon, ce moment devait arriver à un moment ou à un autre, ils le savaient tous les deux, ils ne pouvaient pas passer leur temps à fuir les...responsabilités qu'ils avaient.

Okay. Beaucoup. Comment allait-elle s'en sortir, là? Son cerveau tournait à plein régime, pendant qu'elle réfléchissait au sens de cette phrase. Elle ne savait même pas ce qu'elle avait voulu dire par là. Je t'aime beaucoup, dans le sens ami, dans le sens meilleur ami, dans le sens...amoureux? Tout se bousculait dans sa tête, elle sentait le regard de Joe posé sur elle, attendant une réponse. Elle inspira à fond, et compta jusqu'à cinq dans sa tête. Tout va bien, imagine que tu n'as rien dit du tout. Elle savait qu'elle n'était pas forcée de répondre à cette question, qu'elle pouvait changer de sujet, ou se lever, s'habiller et aller prendre une douche, mais voilà, la question était posée, elle voulait y répondre, elle avait besoin de savoir où elle en était, sinon elle allait rapidement devenir folle. Mais voilà, la question était posée, et...elle séchait sur la réponse. Et ce n'est pas comme en classe, où l'on peut jeter un rapide coup d'œil sur ses antisèches. Là non, d'autant plus qu'Aria n'avait jamais utilisé d'antisèches. Et maintenant, elle se rendait compte qu'elle en aurait bien besoin.

« Je...»

Aria se tapa intérieurement. Qu'est ce qu'elle avait à bégayer comme ça, hein?! Elle émit un petit soupir, et releva les yeux vers Joe, le regarda un instant en silence, comme si la réponse se trouvait en lui. Mais elle ne la voyait pas. Elle essaya de faire le tri, de réfléchir, de trouver ce qu'elle pensait de Joe, les sentiments qu'elle avait. Bon, premièrement, elle le trouvait peut-être un peu trop sexy. Deuxièmement, elle crevait d'envie de l'embrasser. Troisièmement, elle en avait parfois marre de voir sa tête. Quatrièmement, il était gentil...et tout et tout. Okay, quelle analyse.

« J'en sais rien je...»

Elle savait qu'elle n'avançait pas Joe à grand chose en lui répondant cela. Elle s'enfonça les ongles dans sa paume de main, baissa puis releva les yeux. Était-ce possible qu'elle soit tombée amoureuse de cette personne, celle qu'elle aimait, mais détestait en même temps, celle qu'elle avait envie d'embrasser et de serrer dans ses bras en même temps que gifler? Était-ce réellement possible?
Cinq minutes passèrent, les yeux dans les yeux. Aria entendait toujours son cœur battre un peu trop fort, ses mains trembler un peu trop. Et sa tête, son cœur, complètement embrouillé. Elle avait envie d'essayer quelque chose. Peut-être que ça lui donnerait sa réponse, et peut-être pas; Elle n'en savait trop rien. Elle serait peut-être aussi paumée qu'avant, ou tout deviendrait clair dans son esprit. Elle s'approcha de Joe un peu, et encore un peu. Elle déposa lentement ses lèvres sur les siennes. C'était agréable, comme à chaque fois. Son cœur battait toujours aussi fort. Au fond d'elle, elle savait que ce baiser lui donnait sa réponse, mais elle refusait encore de la regarder en face. Qu'allait-il penser de ce baiser? Elle n'en avait aucune idée, elle n'avait pas envie de s'en préoccuper. Pour le moment du moins. Même si elle savait bien que, quelques secondes, ou minutes plus tard, cela dépendait si Joe prolongeait son baiser ou pas, ils devraient faire face à la réalité. Et Aria devrait affronter la réaction de Joe, qu'elle redoutait.

Sa question était loin d’être une question piège, semblable à celle que l’on pose pour forcer la main à quelqu’un, à lui faire dire des choses qu’il ne pense pas forcément… Ca ne l’était pas, tout simplement parce qu’Aria pouvait garder le silence si elle ne savait pas quoi ajouter de plus, si elle n’était pas sûre d’elle, ou bien encore si elle ne le voulait pas. Mais il espérait… Sincèrement il espérait qu’elle réplique quelque chose, souhaitant obtenir la moindre petite aide pour y voir plus claire. C’était tout ce qu’il lui manquait… Des réponses. Sans ça il ne pouvait pas avancer, et allait alors rester à ce point de non retour, ne sachant pas si son cœur est pris, s’il doit tourner la page, oublier, se taire. Il n’en savait rien, ça le déstabilisait, et il en avait horreur.

Aria bégayait… Elle semblait hésitante, peut-être trop même. Mais Joe gardait cet air rassurant, depuis le début de leur petite conversation. C’était un moyen comme un autre de lui montrer qu’elle pouvait parler, si elle en avait envie. La jeune femme devait être tout aussi perdue que lui, et il la comprenait. A sa place, il n’aurait sans doute aucune réponse, tout cela étant trop confus dans son esprit. Là non plus, elle ne savait pas. Comme quoi leur relation était très spéciale, cela ne faisait que le confirmer. C’était vraiment étrange comme sensation… Etre si paumé, et pourtant avoir le sentiment d’être sûr de ce que l’on fait, de nos actes. Cette nuit, il ne la regrettait pas, comme toutes les précédentes. Il avait vécu l’instant présent certes, mais avait désiré davantage, que cela s’éternise, et finisse alors par arrêter le temps. Que devait-il penser de ça ? Etait-ce normal de vouloir que ces instants s’éternisent à jamais, alors qu’ils avaient d’un commun accord décidé de rester amis.

Non ça, il en était incapable. Il ne pouvait pas la considérer comme une bonne copine, l’amie que l’on appelle quand on veut se faire un ciné, ou aller manger au fast-food et se balader en ville. Joe ne pouvait pas la voir ainsi, car même si parfois elle l’agaçait avec ces nombreuses provocations, qu’elle le rendait dingue, il la désirait et pensait à ses lèvres, à sa peau, à son corps et ses caresses… Et à ce que je sache, un ami de pense pas à ça ! Jamais. Ils restèrent un moment dans le silence, de longues minutes, sans pour autant que Joe ne s’en sente gêné. Il était bien là, allongé à ses côtés, la dévorant du regard malgré lui et tentant de répondre à ses maudites questions. Elle ne pouvait peut-être pas l’expliquer avec des mots, mais les gestes étaient bien plus efficaces. En effet, elle venait de l’embrasser, pressant ses lèvres contre les siennes, offrant alors une bouffée de chaleur au jeune Degray.

Et il ne pu s’empêcher de prolonger. Il en mourrait d’envie, alors à quoi bon se retenir ? Ca ne l’aiderait pas, puisqu’il cesserait de penser, se focalisant sur sa fine bouche, qu’il avait envie d’emprisonner dans un sensuel baiser. Ses mains glissèrent sur la taille de la brunette, la ramenant contre lui, avec assurance. Quelques minutes après, il détacha doucement ses lèvres des siennes, s’y reprenant à plusieurs reprises, déposant de légers petits baisers. Il avait du mal à y mettre un terme… Dans un murmure, semblable à un souffle, il chuchota :

« Je t’aime beaucoup, moi aussi… »

A elle de voir ce que son propre beaucoup signifiait pour pouvoir interpréter le sien. Il était égal à ce baiser, aussi doux et passionné… Joe était-il amoureux ? Il n’en savait rien le pauvre… C’était le bordel dans son esprit, et il avait du mal à y mettre de l’ordre.

Aria ne s'était sans doute jamais sentie aussi paumée de sa vie, jamais elle n'avait été dans une telle situation, et jamais elle n'avait ressentit de tels sentiments...bizarres qu'aujourd'hui. Et pour qu'elle se sente moins paumée, elle n'avait vu qu'une solution; Pour définir ce « beaucoup » . Elle s'était approchée de Joe, de plus en plus, et avait finit par l'embrasser. Et elle se sentait d'un seul coup beaucoup moins perdue. Tout devenait clair dans son esprit, elle arrivait à mettre un nom sur ce qu'elle ressentait. Elle avait certes peur, peur de...ce qui pourrait se passer par la suite, si elle disait ce qu'elle ressentait, si elle disait la véritable signification de ce « beaucoup ». Elle savait ce qu'elle ressentait et...ça lui faisait un peu peur.

Elle s'était tout de suite imaginée que Joe la repousserait et lui demanderait ce qu'elle faisait, ou autre, mais non, il lui rendit son baiser, la serrant contre lui, puis il arrêta de l'embrasser, mais peu à peu, comme...s'il avait du mal à s'arrêter. Il ne l'avait pas lâchée, et Aria déglutit, avant de lever les yeux vers lui. Il murmura quelques paroles, et Aria fut...prise de court. Quoi? Il avait bien dit ça...?! Elle se mordit la lèvre, elle fut, pendant une interminable minute, incapable de bouger, de prononcer une parole, de faire un geste. Elle ne savait pas ce que signifiait les paroles de Joe, elle n'en avait aucune idée. Est-ce que il l'aimait, comme une amie ou..un peu plus? Ressentait-il la même chose qu'elle à ce moment précis ? Elle n'en savait rien, mais elle se sentait...profondément heureuse, d'être ici, avec Joe. Elle avait pensé qu'ils avaient peut-être fait une erreur, et pas une petite, qu'ils auraient des problèmes après. Mais maintenant, elle pensait qu'ils n'avaient jamais eu une meilleure idée que celle-ci. Joe l'avait même dit, hier soir, qu'il pensait que c'était une bonne idée...à moins qu'elle avait rêvé cette partie de la soirée? Non non, il avait bien dit cela.

Depuis combien de temps l'aimait-il « beaucoup » ? Avait-il pensé à elle pendant leurs deux mois de séparation, avant qu'ils ne reviennent et se retrouvent à Sacramento? Elle aurait tellement aimé le savoir, elle aurait aimé savoir ce que Joe pensait à ce moment précis, s'il ne se moquait pas d'elle en ayant dit cela et qu'il était réellement sincère dans toutes ses paroles et ses gestes. Elle savait bien qu'il serait incapable de mentir aussi bien, mais bon, on ne sait jamais. Aria voyait déjà Jude pousser la porte de la chambre avec un grand sourire et des sacs de shopping plein les bras, et son regard horrifié en voyant Aria dans le lit de Joe, elle entendait Joe rire et se lever, avant d'aller enlacer Jude et lui dire que « Aria était bien tombée dans le panneau. » . Mais deux minutes, trois minutes se passèrent, et rien ni personne n'ouvrit la porte, que le silence, Jude n'était pas arrivée, et Joe n'avait pas bougé et n'avait toujours pas lâché la taille d'Aria.
En parlant de Jude...Aria ne put s'empêcher de se demander s'il l'aimait toujours, s'ils s'étaient revus durant les années d'université, même si Jude avait affirmé le contraire. Elle avait réellement envie de lui demander si il l'avait revu, lui avait parlé, s'ils s'étaient remis ensemble...quoique, ses baisers laissaient penser tout le contraire.

Une question idiote se forma dans l'esprit d'Aria, et elle essaya de la dégager, mais elle n'y arrivait pas. « Dis, tu m'aimes? » . Dit comme ça, on dirait une gosse de maternelle qui demande à un garçon qui l'a regardé une fois, une seule malheureuse fois. Mais voilà, ils n'étaient plus en maternelle, et Aria, bien qu'elle aurait aimé poser cette question, ne voulait pas passer pour une idiote. Ils n'étaient plus à la maternelle, et les relations amoureuses étaient un tout petit peu plus compliquées que ça maintenant. Dommage, hein.

En tout cas, après ce baiser, les sentiments d'Aria étaient parfaitement clairs. Et...elle avait peur de les avouer à Joe. Mais elle devait, elle le savait, elle ne pouvait pas vivre avec ça. Elle déglutit et leva les yeux vers Joe, se mordit la lèvre, inspira un grand coup.

« Joe je...crois que je t'aime. »

Sa phrase, son affirmation n'avait été qu'un murmure, et déjà elle stressait que Joe aie entendu ce murmure. Mais il était forcé d'avoir compris ses paroles, leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Aria déglutit à nouveau, plus nerveuse que jamais. Elle avait l'impression que tout tournait autour d'elle, et qu'elle allait perdre connaissance. Elle n'en revenait toujours pas d'avoir dit ça. Mieux, de l'avoir...affirmé.

Un baiser en disait parfois plus que des mots… C’était tout bête pourtant, il n’y avait pas grand-chose à dire, hormis le fait qu’ils tenaient l’un à l’autre, d’une façon bien particulière, et que jusqu’à présent ils ne s’en étaient pas vraiment rendus compte. Quand on vit une relation comme celle-là, qu’on ne se pose pas de questions en croyant que tout est clair, et que très vite on se laisser porter par le moment présent, et par ses envies, et bien on fait inconsciemment évoluer les sentiments que l’on porte à l’autre, et ce à une vitesse incroyable. C’est ce qui s’était passé pour Joe, à l’égard de la jeune femme. Aria… Elle était presque indescriptible pour lui, étant un savant mélange d’un tas de qualités, saupoudré de défauts, de manies, et j’en passe…

Bon, c’était toujours plus facile de la décrire elle, que d’expliquer ce qu’il pouvait ressentir et ce qui se passait dans sa tête et son cœur. C’était confus et bien trop vague, et même Aria ne pouvait pas l’aider à démêler ce sac de nœuds. Elle n’en savait rien, tout comme lui… Ils n’étaient pas avancés, n’étant pas doués pour les explications de ce type. Entre eux, le toucher et les gestes semblaient être bien plus compréhensifs. Joe n’avait pas de mal à deviner ce que la brunette exprimait à travers un regard, ou encore un baiser comme celui qu’elle venait de lui offrit. Il la tenait tout contre lui, le désir de la garder dans ses bras s’emparant peu à peu de lui.

Elle ne pouvait pas quitter cette étreinte ; elle n’en avait même pas le droit. Il se le refusait… Impossible de la laisser s’enfuir, pas maintenant, pas après ce baiser, ces questions, cette nuit magique. Elle avait tout de même réussi à occulter le reste du monde de l’esprit de Joe, durant une nuit entière, jusqu’au petit matin, alors qu’il se réveillait, tout près d’elle ! Ce n’était pas si anodin… Joe en avait bien conscience. Il lui avait fait le même aveu, lui aussi l’aimait beaucoup. Et tout comme elle, il la laissait deviner l’importance et la portée de ce mot. Il l’aimait « beaucoup » trop sans doute…

Aria leva les yeux vers lui, pour ensuite inspirer profondément. Il la fixa, soutenant son regard en s’efforçant de ne pas s’y perdre, ayant le pressentiment qu’elle allait parler, et il espérait que cela ferait peut-être avancer le truc qui se passait entre eux, ce qui était si compliqué dans ce trop plein de sentiments pourtant faciles et presque évidents. Elle croyait l’aimer… Quel aveu ! Joe resta silencieux quelques instants, des secondes qui devaient paraître bien longues aux yeux d’Aria. Mais il n’y pouvait rien, il assimilait l’information, il tentait de réagir, comme assommé par ce qu’elle venait de dire. Mais positivement je vous rassure.

Le genre de réaction qui laisse un léger sourire se dessiner sur vos lèvres… Elle croyait l’aimer. Wow ! Et lui qui pensait que son cœur était pris, lui qui avait penser à Edward. Ce n’était pas si sûr que ça, ses sentiments étaient visiblement incertains. Devait-il s’en réjouir ? Il avait peut-être mis le souk dans une relation, et sans vraiment le faire exprès. Ok il avait couché avec Aria, et cela à plusieurs reprises, mais durant le lycée. Ils avaient refait cette soit disant « erreur » la veille, mais ce n’est pas en une nuit que l’on tombe amoureux ! Et là, il ne savait pas quoi répondre. Lui dire qu’il l’aimait ? Il préférait que cela sorte tout seul, sans que ça ne prenne une forme de réponse, comme s’il se devait de le lui rendre.

Mais en aucun cas il ne voulait la mettre mal à l’aise, ou encore la laisser penser qu’il se moquait éperdument de ce qu’elle venait d’avouer. Oh ça : jamais ! De ce fait, Joe avança doucement son visage du sien, passant une main dans ses longs cheveux bruns, derrière sa tête, et rapprocha cette dernière de ses lèvres, pour venir déposer un baiser sur son front. Geste simple, mais assez symbolique et des plus doux. Que pouvait-il ajouter à la suite d’une telle réplique ? Il en était presque sans voix… Il la garda dans ses bras, la ramenant tout contre lui.

Le cœur d'Aria battait fort, un peu trop fort même. Elle-même n'en revenait pas d'avoir pu affirmer une telle chose, et surtout, de l'avoir dite à haute voix. Ce n'est pas le genre de choses que l'on dit comme ça, pour plaisanter, ça non. Et elle était totalement sérieuse lorsqu'elle lui avait avoué cela. D'accord, on ne tombe pas amoureux en deux secondes ou deux heures, c'est impossible, le coup de foudre n'existe pas, du moins Aria n'y croit pas. Mais peut-être qu'en fin de compte, derrière leur relation complètement déjantée qu'ils ont eue depuis l'université, du côté d'Aria du moins, il y avait toujours eu ces sentiments, qu'elle refusait de s'avouer. C'était fortement possible, mais elle ne voulait pas les regarder en face à cause de ce qui s'était passé au lycée, de cette vidéo et d'Edward, elle n'était sans doute pas prête à ce genre de choses; Parce que maintenant, elle l'est ? Elle n'en savait rien du tout.

Joe ne bougea pas, il semblait...tétanisé. Le temps sans doute pour lui d'avaler la nouvelle, c'est sûr que ce genre de choses ne doit pas être prit à la légère. La jeune fille déglutit et essaya de se rassurer, tout allait bien se passer, elle avait dit cela, peut-être qu'il ne la prendrait pas au sérieux, peut-être qu'elle avait au fond menti, peut-être que ce qu'elle voulait dire par là, c'était qu'elle l'aimait en tant..qu'ami. Mais au fond, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas l'aimer comme un ami, parce que ce n'était pas...assez, elle voulait plus. Elle l'aimait beaucoup plus que ça, beaucoup beaucoup trop.

Ils restèrent un long moment silencieux, puis Joe déposa un baiser sur son front, avant de la serrer plus fort dans ses bras. Elle entendait toujours son cœur battre plus fort que jamais, elle inspira puis expira, essayant de paraître...normale? Mais plus les secondes passaient et plus elle avait l'impression de devenir folle. Joe tout contre elle n'arrangeait pas les choses, au contraire, ça ne faisait qu'accentuer son envie de l'embrasser et de coller encore plus son corps contre le sien.
Une minute, deux minutes passèrent. Aria n'en pouvait plus, il fallait qu'elle bouge de là, sinon elle allait finir par lui sauter dessus - encore une fois. Et le silence de Joe face à son affirmation ne faisait qu'accentuer son malaise. Elle se défit de l'étreinte de Joe et se redressa, avant de s'asseoir au bord du lit. Elle sentit les larmes lui venir, et elle s'habilla, se demandant d'ailleurs comment elle faisait pour s'habiller avec les mains aussi tremblantes. Elle n'osa pas se retourner vers Joe, mais il fallait qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi. Elle resta le regard fixé sur l'armoire en bois et finit par balbutier, la voix pleine de sanglots.

« Je suis désolée je... »

Elle ne termina pas sa phrase et se leva, avant de se diriger d'un pas peu assuré vers la porte, qu'elle ouvrit et referma derrière elle. Une fois la porte fermée, elle éclata en sanglots et s'écroula contre le mur blanc. Elle n'en revenait pas que sa vie soit un tel foutoir, que son cœur soit aussi en même temps sûr de lui et embrouillé. Elle avait envie de retourner vers Joe et de s'excuser encore et encore, de dire qu'ils ne devraient sûrement plus se revoir, mais elle n'y arriverait pas, car ce qu'elle voulait, c'était tout le contraire. La tête entre ses mains, elle pleura pendant de longues minutes. Puis elle entendit la porte s'ouvrir à côté d'elle et tourna légèrement la tête, mais sans la relever, son regard croisa des pieds nus, les pieds nus de Joe. Son cœur s'accéléra à nouveau et ses mains devinrent moites, elle inspira à fond et essuya une larme coulant sur sa joue. Elle devait lever la tête, affronter son regard, mais elle n'osait pas, elle n'osait pas voir ce qui y était inscrit. De la haine sans doute, de la pitié pour elle. Elle garda la tête entre ses mains et parla d'une voix peu assurée.

« Je ne sais pas ce que j'espérais de toute façon... »

Ce qu'elle espérait...être aimée en retour. Mais bon, elle savait que c'était impossible. Elle regarda le sol et finit par murmurer pour elle-même.

« J'aurais mieux fait de garder ça pour moi. »

Joe n’avait rien dit, certes… Mais il n’en pensait pas moins. L’aveu, si ce n’est même la déclaration que venait de lui faire la jolie brune qu’il tenait dans ses bras, avait eu l’effet de l’assommer, mais tout simplement parce qu’il ne s’y était pas attendu, pensant que le cœur d’Aria était déjà pris, et par un autre que lui. Donc forcément, quand la demoiselle vous murmure qu’elle croit vous aimer, vous mettez un certain temps à réagir. Ce fut le cas de Joe, mais très vite, réalisant qu’elle devait se poser des questions et stresser pour un rien, il déposa un baiser sur son front et la serra contre lui. Il se montrait doux, et ce n’était en aucun cas pour l’apaiser ou la préparer à un quelconque refus de sa part. Non, il se comportait ainsi car il en avait envie, et qu’il la sentait fragile sous ses doigts. Comme si le désir de la protéger avait pris le dessus sur lui, l’empêchant de parler pour laisser place aux gestes.

Mais apparemment, ça ne fut pas interprété de la même manière chez elle. Elle se détacha de lui, quittant ses bras, pour venir s’asseoir sur le bord du lit, et commença à se rhabiller. Joe mit un certain temps avant de comprendre ce qu’elle faisait, assez surpris d’une telle réaction. Elle lui avoua une telle chose, de tels sentiments, et le quittait ? Il en était déstabilisé. Elle lui tournait le dos, alors qu’il se redressait doucement. Son regard se posa directement sur elle en entendant sa petite voix, ampli de sanglots. Qu’avait-il fait de mal ou de travers ? Cette simple question eut un effet immédiat sur le jeune homme, son cœur s’emballant dans sa poitrine. Il avait voulu éviter de la blesser par ses gestes, et avait visiblement fait l’inverse sans s’en rendre compte.

Aria quitta la chambre. Il s’empressa alors de récupérer son boxer et de l’enfiler, pour la suivre, la rattraper, la retenir… Joe voulait savoir ce qui venait de se passer dans sa jolie petite tête, ce qu’il avait bien pu faire pour la déstabiliser à ce point. C’était bien étrange, mais le flou de ses pensées se dessinait peu à peu, plus distinctement. Il se sentait mal… Mal d’avoir provoquer une telle réaction chez la jeune femme. Doucement, il ouvrit la porte, et la vit alors assise contre le mur, pleurant à chaudes larmes. Son cœur se serra en la voyant ainsi. Ce qu’il pouvait être maladroit, et ce inconsciemment ! Sans le moindre mouvement brusque, il s’assit à ses cotés, et la prit dans ses bras, en murmurant tout bas quelques « chut », pour la calmer. Elle n’avait pas besoin de parler, pas besoin de s’expliquer, puisque c’était à lui de le faire, à lui de rattraper tant bien que mal son erreur et racheter son précédent silence.

Que pouvait-il lui dire ? Qu’attendait-elle de lui ? Si seulement il le savait… Il décida alors de jouer franc jeu, comme il en avait pris l’habitude ces dernières années.

« Tu as bien fait de m’en parler Aria. Sans ça…

Il eut un petit temps de pause, de quelques secondes à peine, et reprit.-

Sans ça, je n’aurais pas pu faire le point sur ce qui se passe de mon côté, dans ma tête, et puis… Mon cœur. T’avais raison… Ce n’est pas qu’une histoire de sexe nous deux… C’est différent, c’est si simple, et pourtant si… unique. »

Il ne savait pas comment exprimer ce qu’il ressentait. De toute façon il n’avait jamais été doué avec les mots, alors ce n’était pas maintenant qu’il allait avoir une illumination et lui déclarer de manière très romantique, dans une tirade interminable, ce qu’il ressentait pour elle. Il passa sa main sous le visage de la belle, baigné de larmes salées. De son pouce il essuya ses douces joues, et la força en quelque sorte à le regarder.

« Ce n’est pas parce que je n’ai rien dit sur le coup que je m'en moque… Au contraire… Les gestes en disent bien plus que les mots, non ? »

Joe espérait que pour elle c’était le cas, qu’elle voyait les choses ainsi, et le pensait tout comme lui. Personnellement, il en était persuadé et convaincu. Les gestes étaient d’autant plus sincères et significatifs que de belles paroles. Il ne tarda pas à le lui prouver d’ailleurs, en venant capturer ses lèvres dans un baiser, non pas passionné comme les précédents, ni même tendre ou sensuel. Un baiser juste… amoureux ? Sans doutes !

Aria était secouée de tremblements et elle n'arrivait pas à arrêter ses pleurs. Elle essayait pourtant, elle ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans un état pareil après tout, ce n'était rien, il ne se passait et ne se passerait jamais rien entre Joe et elle, enfin jamais rien autre que...qu'une histoire de sexe quoi. Et pourtant, elle s'était rendue compte qu'elle avait envie de beaucoup plus.
Elle leva tout de même les yeux vers Joe, qui ne portait qu'un boxer, et elle déglutit. Elle mourrait d'envie de le serrer dans ses bras, de sentir son corps contre le sien, et de l'embrasser à nouveau. Mais ce serait sûrement mal venu. Joe la prit alors dans ses bras, comme s'il savait que c'était ce dont elle avait envie. Elle se laissa aller, continuant à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle savait, elle savait qu'elle n'aurait pas du dire ce qu'elle ressentait, elle avait tout gâché. Parce que Joe ne devait pas ressentir la même chose qu'elle, et qu'après ça, ils ne pourraient plus continuer à se revoir, à se regarder comme avant. Du moins elle ne pourrait plus le regarder comme avant. Et puis elle l'avait sans doute effrayé en disant cela, il devait la prendre pour une folle. Et pourtant, elle n'était pas folle, juste...amoureuse.

Joe finit par parler, lui disant qu'elle avait bien fait de lui avouer ce qu'elle ressentait...et que leur relation était unique. Elle se mordit la lèvre, les larmes coulaient toujours sur ses joues, elle ne voulait pas montrer sa tristesse mais elle ne parvenait pas à stopper son chagrin. Joe s'écarta d'elle et défit leur étreinte, avant de lui essuyer quelques larmes de son visage, ce qui eut pour effet de lui propager des frissons dans tout le corps. Comment un geste aussi...simple, con, pouvait-il lui faire cet effet? Elle n'en avait aucune idée.
Aria avait peur d'affronter le regard de Joe, de lire dans ses yeux de la haine, de l'incompréhension, ou pire encore, de la pitié, mais lorsqu'il la força à le regarder, elle ne vit rien de tout ça. En fait, elle ne comprit pas cette lueur dans ces yeux, qu'il avait à ce moment précis. Et ça la perturbait au plus haut point.

Les gestes en disent bien plus que les mots...Oui, Aria était d'accord, c'était totalement vrai. Mais elle ne comprit pas tout de suite où Joe voulait en venir en lui disant cela, ni à quoi il pouvait bien faire allusion. Elle fronça les sourcils, confuse.

« Mais...»

Mais elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Joe déposa ses lèvres sur les siennes. Il ne l'embrassait pas comme les autres fois, elle en était bien consciente. Ce n'était ni passionné, ni tendre, ni...rien du tout en fait. Elle ne savait pas ce qu'était ce baiser, elle ne pouvait pas le mettre dans une catégorie précise. Et cela ne la frappa pas tout de suite pourquoi il l'embrassait. Elle se laissait juste porter, sentant les lèvres de Joe contre les siennes, et des frissons dans tout son corps. Son cerveau se mit enfin en marche, et elle sembla réaliser ce pourquoi il l'embrassait, et la signification de la phrase précédente. Les gestes en disent plus que les mots...Une minute. Aria avait du mal à réaliser. Était-ce possible que...ses sentiments ne soient pas à sens unique? Non, ce n'était pas...si?! Mais...et Jude? N'était-il donc pas amoureux de Jude? L'embrassait-il simplement par pitié, pour..la consoler? Elle en doutait tout de même. Elle savait, elle sentait que ce n'était pas comme avant. Et que ça ne le serait sans doute plus jamais.
Semblant enfin se réveiller, elle rendit ses baisers à Joe. Elle ne l'embrassait plus comme avant, plus avec cette...passion incontrôlable, mais avec...amour. Parce que c'était ce qu'elle ressentait. Sa main chercha la sienne, et lorsqu'elle la trouva, elle enlaça ses doigts avec les siens.
Une bonne minute passa, et Aria stoppa le baiser. Elle ne savait pas pourquoi d'ailleurs, tout ce qu'elle avait envie, c'était de continuer. Ses mains avaient la tremblote et son cœur battait la chamade, elle essaya de se calmer, mais n'y arriva pas. Elle regarda Joe un instant, se perdant dans ses yeux marrons, puis ouvrit la bouche.

« Waw...Tu...?! »

Elle se mordit la lèvre, ses paroles n'avaient absolument aucun sens. Enfin, son « waw » avait du sens, mais ai-je réellement besoin d'expliquer en quoi? Ce baiser l'avait totalement...déstabilisée. Ce qu'elle aurait voulu demander, c'était si Joe..l'aimait comme elle pouvait l'aimer, si ... elle n'en savait rien. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour la seconde fois en moins de deux heures, comme si elle pouvait encore sentir celles de Joe contre les siennes. Et elle n'avait toujours pas lâché la main de Joe. Mais elle n'en avait pas très envie, elle se sentait...bien comme ça, avec leurs doigts entrelacés.. trop bien?
Les gestes en disent plus, beaucoup plus que les mots. Aria se demanda alors pourquoi, pourquoi elle avait voulu poser cette question, si Joe l'aimait. Il l'avait embrassée non...et il ne se moquait pas de ce qu'elle ressentait désormais à son égard. Mais elle ne savait pas, elle avait peur...qu'il se moque d'elle? Possible. Elle ne tenait pas être blessée..pas encore une fois.

Ca lui avait fait de la peine de la voir ainsi. Aucune once de pitié ne s’était fait sentir chez Joe, même pas le temps d’une demie seconde. Juste de la peine, sentant son cœur se serrer dans sa poitrine à la vue du visage baigné de larmes d’Aria. Lorsqu’elle était sortie si précipitamment de la chambre, il n’avait pas compris pourquoi, ce qui l’avait poussé à le faire. Tout de suite, l’idée d’en être responsable, d’avoir fait quelque chose de mal, lui traversa l’esprit. Sans une erreur de sa part, elle serait restée avec lui sous les draps, profitant alors de l’instant présent. Mais non, elle s’était rhabillée et l’avait quitté suite à quelques mots d’excuses.

Avoir parlé… Il ne pouvait pas, et ne lui aurait jamais reproché une telle chose ; tout simplement parce que c’était de cette façon qu’elle pouvait l’aider, et pas autrement. Sans cette franchise, il allait finir par se perdre dans ses interrogations, se noyer sous ses questions et ses doutes, se laisser peu à peu étouffer par ses réels sentiments, dont il n’avait pas toujours conscience. Joe se devait de la rassurer, mais parfois maladroit dans ce genre de situation, il ne savait pas comment s’y prendre. Il ne voulait pas aggraver son cas par un malentendu, une maladresse, un simple quiproquo. De l’attention… Il en redoublait, pesant chacun de ses mots, et se montrant le plus honnête et rassurant possible.

Il l’avait pris tout contre lui, souhaitant qu’elle sente plus qu’une présence physique, plus que son simple corps, soit dit en passant très peu vêtu (heureusement que Brianna n’était pas là ce matin !). Il voulait qu’elle se rende bien compte que ses paroles étaient sérieuses, qu’en aucun cas il n’aurait osé se moquer d’elle et qu’en quelques sortes il s’investissait pleinement, et glissait beaucoup de sa personne et de sincérité dans ses propos. Il n’y avait pas de phrases toutes faites, de stéréotypes. Aria l’écoutait, n’osant pas affronter son regard. Ca non plus il ne le comprenait pas. De quoi avait-elle peur ? De lui ? Depuis quand était-il l’amant qu’elle redoutait ? Lui avait-il fournit suffisamment de raisons pour que ce soit le cas ? Pour qu’elle craigne d’affronter son regard chocolat, qui jusqu’à présent s’était montré plus que tendre, et ampli de désir. Depuis leurs retrouvailles ils ne s’étaient pas disputés, et pourtant les occasions n’avaient pas manqué lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans cette cave. Enfermés dans cet endroit poussiéreux et humide, ils auraient même pu frôler la catastrophe. Mais rien de tout cela ne s’était produit, et il avait fini dans cette chambre.

Ce n’était pas pourtant pas qu’une histoire de sexe… L’un comme l’autre le ressentait ainsi, et plus la situation évoluait et plus Joe le ressentait. L’attirance était certes des plus fortes, mais tellement différente. Désirer Aria, désirer une nuit avec elle, n’était pas comparable, avec aucunes autres attirances et cela envers n’importe quelle autre demoiselle, aussi belle et sexy soit-elle. Cette différence venait-elle de leur passé ? De ces quatre dernières années ? Peut-être, et ça ne l’aurait pas étonné. Mais maintenant que tout semblait plus clair, ou que du moins c’était en bonne voie de le devenir, comment pouvait-il le lui exprimer ? Comment pouvait-il le lui montrer et ainsi la rassurer et sécher ses larmes ?

Il pencha, comme bien souvent, pour l’action. Il se devait de se montrer convainquant en plus de ça ! Son passé de beau parleur, menteur comme jamais, le hantait bien souvent, et en aucun cas il ne voulait que cela vienne tout foutre en l’air, saccageant alors cette relation qu’il avait avec Aria. Il y tenait trop… Il tenait trop à elle pour prendre le risque, et se contenter de quelques mots, de quelques aveux. Joe décida donc de l’embrasser, comme il ne l’avait jamais encore fait, y mêlant bien plus de sentiments, plus fort que cette affection qu’il avait toujours pensé ressentir à son égard. Il l’avait stoppé dans son élan, faisant mourir sa phrase contre ses lèvres, lui intimant le silence avec tant de douceur…

Et une fois de plus il laissa aller son esprit ailleurs, oubliant le reste du monde, faute de plus. Plus rien ne comptait hormis ces lèvres chaudes et sucrées contre sa bouche, son corps tout près du sien. Aria sembla tout d’abord surprise, bien que se laissant faire… Puis elle finit par y répondre, à son plus grand soulagement. La jeune femme se voulait, elle aussi, différente. Elle se montrait moins fougueuse, moins passionnée et si… Il n’en trouvait pas le mot, cette tendresse lui étant inconnue venant d’elle. Il avait l’impression de vivre un premier baiser, semblable à ceux qui font naître au cœur de votre bas ventre un drôle d’effet, que certaines filles appelaient même : les fameux petits papillons dans le ventre. Vous les connaissez ? Joe s’en étonnait… Mais ça ne l’empêchait pas d’en profiter pleinement, caressant toujours avec plaisir les lèvres de la belle, tentant de la rassurer et de l’aimer à travers un simple baiser.

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, celle-ci aussi finit par se stopper, Aria se détachant doucement de lui. Sa réaction le fit sourire, alors qu’il la détaillait, de son regard si particulier, changeant…

« Oui ? … Je ? Je quoi ? »

demanda-t-il d’une voix posée et basse, à la fois amusée.

Il n’y avait pas à dire, même avec les yeux rougis et les joues humides, elle était magnifique. Sa simplicité et sa beauté naturelle semblaient être intouchables, et cela, même par un si gros chagrin, de si grosses larmes… Joe caressa de nouveau sa joue, doucement, lui volant un tout petit baiser au passage. Il ne voulait plus la voir ainsi, il ne voulait plus voir ces larmes salirent son si joli visage.

Elle déglutit et regarda Joe en silence. Bon, on pouvait désormais dire qu'ils n'étaient plus amis. Et qu'ils ne le seraient sans doute jamais plus, peu importe ce que ce début de...relation devienne. De toute façon, ils n'avaient jamais réellement été amis, en fin de compte. Après avoir rompu, quelques...semaines disons avant de revenir à Sacramento, ils avaient dit qu'ils resteraient amis, mais ils ne s'étaient pas revus avant cette fameuse soirée dans la cave...où ils avaient fait un peu plus que d'être amis, ça c'était sûr.

Aria lâcha enfin la main de Joe en rougissant légèrement, ce dernier, qui n'avait pas du tout compris sa phrase, enfin ce qu'elle avait voulu lui dire - en même temps, qui aurait compris, franchement - lui demanda donc ce qu'il y avait. Il avait l'air..quelque peu amusé, et Aria fut prit d'une soudaine envie de lui foutre sa main dans la figure. Tiens, ça faisait longtemps ça, dis donc. Mais elle ne le fit pas, non pas parce qu'elle n'en avait pas envie, mais parce que ce geste aurait été...inutile et idiot. Et puis elle ne voulait pas, elle ne tenait pas à gâcher ce moment, et même si parfois, elle trouvait Joe réellement...con, c'était le cas de le dire, elle ne pouvait s'empêcher de l'aimer. Beaucoup trop sûrement.

Joe caressa sa joue, avant de lui déposer un tout petit baiser. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, et des frissons recommencèrent à se propager dans tout son corps...comme à chaque fois. Elle leva les yeux vers lui et croisa son regard, ses yeux noisettes...elle se tut un instant, qui paraissait sans doute un peu trop long aux yeux de Joe, mais...elle ne savait pas quoi dire. Elle fut tentée de poser....La question, celle qui...casserait toute l'ambiance. Celle à propos de son ex petite amie, qui n'était peut-être pas une ex dans son cœur. Elle déglutit à cette pensée. Mais c'était impossible non? Qu'il L'aime encore...il répondait aux sentiments d'Aria..non? Elle se mordit la lèvre. Elle avait aussi envie de poser l'autre question, celle qui lui demandait s'il partageait ses sentiments. Mais..celle là, elle n'osait pas la poser. Elle ne connaissait pas la réponse, enfin peut-être qu'au fond d'elle si, vu la façon dont Joe s'était comporté les...deux dernières minutes. Mais elle...aurait aimé l'entendre de sa bouche. Et ne pas se faire d'illusions, parce quand on se fait des illusions, on peut tomber de haut. Elle le savait, elle l'avait vécu par le passé. Et quand on tombe, ça ne fait pas du bien, pas du tout.

Elle repensa alors à ce qu'elle avait dit environ dix minutes plus tôt. Elle...croyait l'aimer. Maintenant elle ne croyait plus, elle en était certaine. Un peu trop même.
Elle crevait d'envie d'entendre ces trois mots, ces huit lettres, celles qui donnent des frissons jusqu'à la racine des cheveux. Mais bon, elle était trop exigeante. Enfin, elle avait tellement été déçue, qu'elle avait peur de l'être à nouveau.
Ils avaient réellement de la chance que la colocataire de Joe ne soit pas là. Qu'aurait-elle pensée en les voyant tous les deux assis à côté de la porte de la chambre de Joe et...avec très peu de vêtements sur eux? Elle ne voulait pas le savoir.

« Non rien. »

Aria esquissa un sourire. Elle n'était pas prête à lui faire cracher les trois mots magiques, les huit lettres. Il le dirait...s'il le pensait réellement, en temps et au moment voulu. S'il le disait un jour. En tout cas elle l'espérait.
Elle avait envie de lui chuchoter à l'oreille, de lui hurler dessus qu'elle l'aimait peut-être un peu trop à ce moment précis. Mais bon, elle passerait pour une folle. Elle s'approcha à nouveau de Joe et ferma les yeux. Ça ressemblait réellement au premier baiser. Ce baiser, qu'elle était en train de lui donner, et celui d'avant, lorsque Joe l'avait embrassé. Premiers baisers. Qui n'exprimaient encore ni passion, ni..fougue, rien de toutes ces choses. Juste un baiser simple, timide, que deux personnes amoureuses se donnaient pour la première fois, simple, plein de tendresse.
Aria embrassa Joe un long moment, se décala, lui déposa un léger baiser sur la joue, lui murmura ensuite. Trois mots, huit lettres.

« Je t'aime. »

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, de réagir. De peur de...ne pas avoir la réponse attendue par son cœur. Elle recommença à l'embrasser sur les lèvres.

Aria avait lâché sa main, et cette dernière lui manquait déjà. Il l’aurait volontiers gardé prisonnière à jamais de la sienne, leurs doigts entrelacés dans une douce étreinte. Joe ne laissa pourtant rien paraître, la détaillant d’un regard amusé, et lui demandant ce qu’il y avait. Elle n’avait pas fini sa phrase et cela avait attisé sa curiosité. Son expression était amusante, et l’exclamation qu’elle avait laissé échapper à la suite de leur baiser n’aurait en aucun cas pu provoquer une autre réaction que celle-là chez le jeune homme. Mais qu’elle n’aille pas penser qu’il se moquait d’elle. Elle en était juste mignonne, et la voir ainsi « chamboulée » au point de ne pas finir ses phrases le faisait sourire.

Il caressa finalement sa joue, tout doucement, effaçant les dernières traces laissées par ses larmes salées. Il la sentit frémir sous sa main de nouveau libre, qu’il venait de faire glisser sur son épaule, puis son bras, pour venir la poser sur sa fine taille. Un silence s’installa entre eux, n’ayant d’ailleurs rien de pesant. Ils ne disaient rien, chacun semblant se perdre dans leurs pensées. Il se demandait bien ce à quoi elle pouvait bien réfléchir, alors qu’il détaillait son visage et son air si sérieux, concentré, et peut-être même laissant paraître une once de gêne, mais minime. Hésitante… Elle l’était tout autant, ce qui accentuait davantage les interrogations de Joe à son sujet. Ce qu’il aurait aimé lire dans ses pensées à cet instant précis !

Pour sa part, il se sentait plutôt bien, retrouvant peu à peu un sens à tous ces sentiments et sensations, tous ces doutes et ces questions vagues, restées sans réponses. Elle l’aidait à avancer, et cela en se confiant, en lui avouant alors ce qu’il en était pour elle. Certes, il n’était pas très démonstratif de son côté, il en avait conscience, mais c’était ainsi : il ne l’avait jamais été. Les mots n’étaient pas son fort, et quand il s’en sortait, c’était en musique. Dire ce qu’il pensait éprouver n’était pas une mince affaire. Peut-être la décevait-il… Mais il trouvait que lui rendre bêtement ce qu’elle lui offrait, ces aveux ; ne ferait pas naturel, ne serait pas si beau. Une déclaration est bien plus symbolique quand elle est fait avec spontanéité, sans avoir été précédée d’une autre. Non ? Joe percevait les choses ainsi.

Aria ne voulu pas reprendre sa phrase, répliquant par une simple négation. Tant pis, il n’allait pas insister, ne voulant pas la mettre mal à l’aise. Si elle ne voulait pas le dire, soit… Il respectait. A la place de cela, il eut droit à un baiser, semblable au précédent, à celui qu’il lui avait offert en guise de réplique, celui qui avait remplacé ses mots. Un baiser doux, ampli d’une tendresse rare et d’un sentiment unique : le sentiment amoureux. Rien ne pouvait être plus spécial que ça, en aucun cas imitable, reconnaissable entre milles ! Encore fallait-il l’avoir déjà connu. Si ce n’était pas le cas, c’était comme une avalanche de bien être, une chaleur se dissipant dans la totalité de votre corps, ayant pour source votre poitrine, où battait à tout rompre votre cœur. Aria l’embrassa un long moment, et il lui rendit avec tout autant d’attention et de douceur, y faisant naître doucement une part de sensualité.

Il la ramena tout contre lui, la faisant à présent passé à califourchon sur lui en passant ses deux mains sur sa taille, et les faisant finalement glisser dans le bas de son dos, au-dessus de ses fesses. Elle lui murmura un nouveau « je t’aime », entre deux baisers. Il avait voulu lui répondre pourtant, mais elle ne lui en avait pas laissé le temps. La brunette lui intimait le silence en scellant ses lèvres aux siennes ? Il n’était pas d’accord, pas maintenant, alors qu’il était quasiment sûr de ce qu’il ressentait. Lentement, et avec beaucoup de mal, il se détacha de cette bouche sucrée qu’il aimait tant, et souffla à son tour contre ses lèvres, venant coller son front au sien :

« C’est… Eum…

Réciproque ? Il fit bien plus simple.-

Je crois que je t’aime aussi… »

Aria avait l'impression d'être sur un petit nuage, elle ne s'était jamais sentie aussi bien qu'en ce moment même, collée à Joe, ses lèvres contre les siennes. Incomparable, ce moment était incomparable. Même aux baisers d'Edward, même...à ceux de Nick?! Non, enfin ça c'était une autre histoire, à laquelle elle ne voulait pas penser.
En tout cas, elle sentait que Joe lui rendait ses baisers, toujours aussi...différemment qu'avant, avant de la ramener contre lui, puis de la faire passer à califourchon sur lui. Elle sentit ses mains dans son dos, et fut parcourue à nouveau de frissons à son contact.

S'arrêtant entre deux baisers, elle ne put s'empêcher de le lui dire à nouveau, elle avait envie de l'affirmer, de le hurler haut et fort, qu'elle comprenait ce qu'elle ressentait, enfin, et qu'elle les assumaient totalement, ses sentiments. Mais elle n'était pas prête à se prendre un refus, un vent, qu'il ne lui réponde pas. Elle se contenta donc de lui murmurer à l'oreille qu'elle l'aimait. Comme elle n'avait jamais aimé avant, c'était...complètement différent. Et en même temps, tellement mieux. Et elle ne prit pas la peine de le laisser réagir, elle n'avait pas envie d'entendre ses hésitations, elle avait trop peur de savoir ce qu'il pouvait lui répondre. Elle scella donc à nouveau ses lèvres aux siennes. Mais Joe ne recommença pas à l'embrasser, au contraire, elle le sentit peu à peu se détacher un peu d'elle, et elle déglutit. Avait-elle fait ou dit quelque chose de mal? Peut-être. Elle se dit qu'une fois de plus, elle aurait dû se taire. Elle avait tout gâché, et elle ne voulait pas. Elle sentit que Joe allait se redresser, et puis lui dire de s'en aller, ou autre chose comme ça, mais il ne fit rien de tout ça. Il colla son front au sien et lui murmura quelques mots seulement, tout simples, mais qui pourtant, la firent littéralement... fondre. Elle se retint d'exhorbiter les yeux de surprise, car il faut dire qu'elle ne s'y attendait...pas du tout. Elle s'était attendue à quelque chose comme....elle ne savait pas trop ce à quoi elle s'était attendue, m'enfin ce n'était pas ça du tout. Elle n'en revenait pas. Elle resta un long moment sans bouger, sans réagir, le temps de...réaliser ce qu'il venait de dire, qui était loin d'être petit.
Elle se décala légèrement de Joe, et le regarda droit dans les yeux...comme si elle essayait de chercher une once de mensonge, de plaisanterie, ou autre chose. Mais elle ne trouva rien, qu'une lueur éclatante et un air très - trop?- sincère. Il venait de dire...qu'il l'aimait. Elle n'arrivait pas à y croire.

Deux minutes passèrent, et un silence s'était installé entre eux. Une question se forma dans l'esprit de la jeune fille, et elle déglutit. Jude, elle pensait à Jude. Son amie, et l'ex petite amie de Joe. L'aimait-il encore? Ce n'était pas possible. Mais elle se sentait tout de même un peu mal à son propos. Qu'étaient-ils en train de lui faire?
Finalement, elle n'avait pas envie d'y penser. Elle voulait juste profiter de l'instant présent et ne pas se poser de questions. Ils verraient plus tard, n'est ce pas. Ils avaient le temps. Aria esquissa un faible sourire, simple, et sincère. C'était exactement ce que son cœur avait voulu entendre. Et elle était heureuse, comblée qu'il ressente la même chose. Gosh, ce qu'elle pouvait l'aimer. Elle se rapprocha à nouveau de lui et déposa à nouveau ses lèvres sur les siennes. Finalement, elle était bien heureuse de lui avoir dit ce qu'elle ressentait.

{ Oh Gosh c'est franchement nul , désolée. --' ; Si tu veux recommencer un autre topic...à moins que tu as une idée pour me répondre, comme tu veux ^^. Love U. (l) }

Il l’avait dit… Etonnant, non ? Assez… Il s’en était lui-même surpris, mais c’était sortit si naturellement qu’il ne le regrettait pas. Il ne le pouvait pas de toute manière. Ca voulait bien dire quelque chose s’il l’avait exprimé de cette façon, sans s’en rendre vraiment compte, sans avoir pris le temps de peser ses mots et se laissant donc porter par un élan de sincérité. Il croyait l’aimer, et il le lui avait avoué. Peut-être se trompait-il, qui sait ? Mais pour l’instant rien n’allait dans ce sens. Il était si bien qu’il n’aurait échangé sa place pour rien au monde, désirant la garder à tout jamais dans ses bras. Et ces quelques mots semblaient avoir paralysé la jeune femme, qui ne disait plus rien et osait à peine bouger. Il lui laissa un temps de réaction, sachant par avance que ça faisait un certain choc, que suite à une telle annonce on avait besoin de quelques instants pour réaliser la portée de ces mots, et leur valeur.

Elle s’était décalée, comme pour vérifier s’il ne riait pas, s’il était sérieux… Oui, il l’était. Il ne se moquait pas d’elle, ça l’étonnait ? Par moment, bien qu’ayant un tempérament plus que taquin, Joe savait se montrer sérieux et honnête, franc et droit. Et là, c’était un moment qui demandait à ce qu’il le soit, car Aria se montrait ainsi envers lui, et il appréciait cette attitude, car elle l’aidait à y voir plus claire dans leur étrange relation. Allait-elle évoluer ? Allait-elle aboutir à quelque chose de plus sérieuse, mettant de côté ce petit jeu qu’ils entretenaient depuis maintenant plus de deux ans ? Il se le demandait.

Ils restèrent un petit instant dans le silence, se regardant l’un l’autre, attendant peut-être que l’autre parle, qu’il le rompe. Mais rien ne se fit, ils n’ajoutèrent rien… Joe se contentait d’admirer la jeune femme, imprégnant sa mémoire du moindre détail, allant jusqu’à se souvenir du plus infime trait de son visage. Elle se rapprocha de nouveau et vint l’embrasser. Ca faisait du bien de s’être ainsi livré, il s’en sentait comme allégé… Ils s’étaient dit ce qu’ils ressentaient, et ils n’avaient plus de réelles raisons de se questionner et de se tracasser. Non ? Joe le voyait ainsi…

Doucement, il se détacha de la belle, et se releva rapidement, l’entraînant avec lui. Une fois debout, il la ramena tout contre lui, posant ses mains sur la chute de ses reins, pour glisser sur ses fesses et venir s’emparer de ses cuisses pour la soulever et donc, la porter. Ses lèvres revinrent à l’assaut des siennes, avec néanmoins une part de douceur et de sensualité. Sans un mot, il entra à nouveau dans la chambre, tenant sa belle dans ses bras, et prit alors soin de refermer la porte. Je vous avais dit qu’il ne la laisserait pas s’enfuir comme ça !