SOS || Aria

[Difficile de faire original dans une cave... Désolé ! Razz

]

20 heures passé… La cave ; cet endroit des plus sombres, très peu fréquenté à vrai dire, et qui, on ne sait pas trop pourquoi, n’inspirait pas tellement confiance… Comment Joe s’était-il retrouvé ici, et surtout à cette heure-ci ? Et bien à vrai dire, il aurait largement préféré se trouver ailleurs qu’ici, à l’appartement par exemple, tranquillement posé sur son lit. Là, il se trouvait, au contraire, assis sur les dernières marches des escaliers de cette pièce mal éclairée. Il se maudissait intérieurement d’avoir voulu descendre ses cartons ce jour même, lui qui d’habitude aurait fait traîner cela pendant des jours, trop feignant pour s’en débarrasser, au risque même de rendre sa colocataire complètement folle. Mais non, il s’était dit qu’il était préférable de le faire maintenant, pour ne plus avoir à s’en préoccuper.

Grave erreur ! Il le regrettait désormais… Tout simplement parce qu’il était coincé ici depuis deux bonnes heures environs. On ne l’avait pas prévenu que la porte faisait des siennes, et en descendant à la cave, elle s’était refermée derrière lui, dans un claquement sec. Bien évidemment, il n’y eu aucune réaction de la part du jeune homme, ce dernier étant trop préoccuper à trouver l’interrupteur lumière. Il avait rapidement rangé ses cartons, puis était revenu sur ses pas, le plus naturellement du monde, ne pensant pas un seul instant qu’il était enfermé. En abaissant la poignée, il fut des plus surpris. Et quand il eut finalement comprit qu’il était coincé, il en avait lâché un juron.

Joe avait alors tenté d’appeler quelqu’un, haussant d’abord la voix. Personne n’avait semblé l’entendre… En même temps, il n’y avait rien d’étonnant, il se trouvait à la cave. Machinalement, il avait passé ses mains sur les poches de son jeans, cherchant son mobile. Là encore, manque de chance, il l’avait laissé dans sa chambre. Le comble, fut quand la minuterie se stoppa, la lumière se coupant, le plongeant donc dans le noir. Joe avait continué d’appeler, mais très vite il perdit patience et finit par laisser tomber, s’asseyant alors sur les marches. Voilà comment il en était arrivé là…

A présent, il se levait de temps à autre pour appuyer sur ce maudit interrupteur, n’appréciant pas tellement de se retrouver dans le noir complet. Il avait eut le temps de méditer, penser, réfléchir, se questionner… Bref, de faire un bilan total sur la situation actuelle, pouvant même le faire sur la totalité de sa vie. Les minutes semblaient être des heures, il en était désespéré… Hop, à nouveau la lumière se coupa. Se frottant doucement les yeux, Joe se releva et se dirigea tant bien que mal jusqu’au bouton. Mais cette fois-ci, il se prit les pieds dans un carton et trébucha.

« Mais je suis maudit ou quoi ?! »

C’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase… Il n’en pouvait plus. Se relevant, il ne prit même pas la peine de rallumer la lumière, et retourna s’asseoir. Il allait rester dans le noir, car de toute façon il pressentait qu’il allait y passer la nuit. Dans un dernier élan d’espoir, il appela de nouveau, espérant vraiment qu’on l’entende. Le pauvre…

« IL Y A QUELQU’UUUUN ? OH-OOOH ! JE SUIS COINCEEEEE ! »

Aria avait la tête dans son armoire, à la recherche de vêtements. Il était 2o heures passées et...elle était toujours en pyjama. Désespérant? Un peu, je vous l'accorde. Mais bon, la jeune fille n'avait même pas envie de sortir aujourdh'ui, elle se sentait fatiguée, très fatiguée et...elle n'avait pas arrêté de se demander pourquoi elle avait décidé de revenir à Sacramento. Enfin, il y avait de points positifs du au fait d'être revenue...comme par exemple, elle avait revu beaucoup de ses anciens amis. Et Edward, elle avait revu Edward, et passé un excellent moment avec lui. Même s'ils n'avaient pas tout arrangé par rapport à leur relation, elle savait qu'il ne s'en faisait plus pour le regard des autres, ce qui était une bonne chose. Elle non plus d'ailleurs, ne s'en faisait plus pour ça. Après tout, c'était à cause de ce regard des autres qu'ils avaient rompus.

Elle finit par sortir un jean & tee-shirt de son armoire, avant de s'habiller. Puis elle se dirigea vers la porte de sa chambre, mais son regard se stoppa net. Elle se baissa au sol et ramassa...une cravate noire. Oups. Elle déglutit, et la balança dans son armoire. Ces derniers temps, avant de revoir Edward, elle avait fait pas mal de bétises, comme en témoignait cette cravate, qui appartenait à Nick, l'un de ses amis. Si on peut l'appeler un ami. Entre eux c'est plutôt...Friends with benefits. Hum Huum.

Aria se dirigea vers le petit salon et prit l'un des cartons se trouvant au sol dans ses bras, avant de se diriger vers la porte de son appartement. Elle essaya d'ouvrir la porte mais se rendit compte qu'elle aurait peut-être du d'abord ouvrir la porte avant de prendre le carton...Ce qu'elle fit, puis elle descendit les escaliers, direction la cave. Dans le carton? Quelques affaires dont elle aimerait se débarrasser, des vieilleries datant de sa seconde et première, aussi de sa terminale, des souvenirs qui font mal, des choses qu'elle aimerait oublier. Et elle avait remarqué que, dans la résidence, il y avait une cave; endroit idéal pour entasser et oublier à jamais ces souvenirs.

Elle descendit les escaliers pour finir dans la cave. Espace sentant l'humidité et plein de cartons de toutes tailles et remplies de choses diverses et variées. Elle déposa son carton dans un coin et poussa un soupir, se sentant déjà plus libre, lorsque la lumière vacilla, puis s'éteignit. Elle sentit les battements de son cœur s'accélérer tandis que la panique montait de plus en plus. Ok Aria, relax, tout va bien. Tu va remonter les escaliers et retrouver la lumière hein. Mais petit problème : elle avait déjà oublié par où elle était venue. Elle commença à marcher au hasard dans le noir, se prenant les pieds dans des cartons et luttant pour conserver l'équilibre, lorsqu'elle entendit une voix. Un cri. Familier. Trop familier? Elle continua à avancer dans la nuit, au hasard, lorsque son pied buta un carton et elle trébucha pour de bon en avant...atterrissant sur quelqu'un. Quoi?! Elle se releva à toute vitesse, ses yeux avaient commencé à s'accoutumer à l'obscurité, et elle reconnut cette silhouette, qui collait avec la voix qu'elle avait entendu quelques secondes auparavant.

« Joe?! »

Il avait tenté d’appeler à nouveau quelqu’un... On dit bien que l’espoir fait vivre, non ? Un bruit c’était fait entendre, et il espérait bien qu’il s’agissait de la porte. Relevant la tête, il avait jeté un regard dans cette direction, mais sans grand résultat. Ce à quoi il ne s’était pas du tout attendu était d’amortir la chute de quelqu’un. Comme quoi, il n’était pas le seul à se prendre les pieds dans ces fichus cartons ! Et quelle fut sa surprise d’entendre cette voix si familière : celle d’Aria. Le hasard faisait bien les choses, car n’importe qui aurait pu lui tomber dessus. Heureusement pour lui, ce n’était que la belle Montgomery. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres ; sourire qui passa inaperçu étant donné qu’ils étaient plongés dans le noir.

« C’est bien moi…

dit-il d’une voix amusée.

Ravi de te revoir Aria ! »

Elle semblait étonnée de le trouver ici. Mais qui ne l’aurait pas été à sa place ? La cave n’était pas le dernier lieu branché où l’on pouvait se donner rendez-vous pour passer une super soirée, loin de là même ! D’ailleurs cette surprise était partagée. Il avait pensé à elle un peu plus tôt, quand il était encore en tête en tête avec lui-même, faisant ses allers et retours de temps à autre vers l’interrupteur. Il s’était demandé pourquoi il était revenu ici, et en avait conclu que tout ce petit monde lui avait manqué, et bien qu’il ait passé ses années d’Université avec la miss, elle en faisait tout de même partie. Ils s’étaient quittés il y a peu de temps, et pourtant… Enfin la voilà qui était désormais face à lui.

« Toujours aussi maladroite apparemment… »

souligna-t-il dans le simple but de la taquiner.

Tu parles ! Il allait bien se cacher de dire qu’il s’était retrouvé lui-même au sol il y a de cela 10 minutes à peine. Mais passons… Joe était ravi de la voir, enfin façon de parler bien évidemment… Et il espérait vraiment qu’elle ait fait en sorte de garder la porte ouverte. Non pas que l’idée de rester enfermé avec elle lui déplaisait ; car il faut bien l’avouer, il avait de très bons souvenirs des moments passés en sa compagnie, mais il ne supportait plus les lieux.

« Rassures-moi… La porte ne s’est pas refermée derrière toi, hein ? »

Il l’espérait vraiment, mais au fond de lui, il en doutait un peu. Personne ne l’avait prévenu, et il y avait de grandes chances que ce soit aussi le cas pour la jeune femme. Il se redressa quelque peu, dirigeant spontanément son regard dans sa direction. A force d’être plongé dans le noir, on s’y habitue vite, et on finit par discerner les silhouettes et autres formes. Point positif dans tout ça : il n’était plus seul. Au contraire même, il était en bonne compagnie. Maintenant il ne restait plus qu’à savoir s’ils se retrouvaient dans la même galère, ou s’il devait la considérer comme sa « sauveuse ».

Aria se releva rapidement et se mordit la lèvre, ses yeux s'accoutumant de plus en plus à l'obscurité, ne faisant plus de doute. Elle se trouvait bien devant Joe. Et ça faisait un peu bizarre.

Ils avaient toujours eu une drôle de relation, depuis l'université. Au lycée, ils ne se connaissaient pas tant que ça, mais à l'université ils sont rapidement devenus amis, puis bien plus. Enfin, on ne peut pas vraiment dire que leur relation aie été une vraie relation sérieuse. Un jour ils se lançaient des insultes, et le lendemain ils s'embrassaient passionnément, collés contre un mur, au vu et au su de tous. Après un moment, quelques mois comme ça, ils ont fini par rompre...parce que voilà quoi, leur relation n'était pas sérieuse, les sentiments n'étaient pas vraiment présents. Ils sont restés amis, enfin ils ne se sont plus tellement vus depuis qu'ils ont rompus à l'amiable, il y a quelques mois de cela.

Aria fronça les sourcils et s'affala sur les marches à côté de Joe, avant de le pousser légèrement, son épaule contre la sienne.

« Même pas vrai --' »

Elle esquissa un sourire, même si elle savait que Joe ne pouvait pas la voir. Au fond, elle était heureuse d'être avec lui, de le retrouver; même s'ils avaient rompus ce n'était pas une raison pour ne pas devenir de simples amis, sans s'insulter puis s'embrasser n'est ce pas?
Joe prononça une troisième phrase, et elle se retourna vers lui si brusquement qu'elle en eut mal au cou. La porte? C'était ça, ce claquement qu'elle avait entendu? ... Oups. Suuper. Ils étaient enfermés dans une cave qui sentait l'humidité, tous les deux. Elle soupira, et regarda Joe, avant de se lever des marches d'escalier et de monter ces dernières jusqu'à la porte. Elle essaya de l'ouvrir, s'acharnant sur la poignée pendant cinq bonnes minutes, mais aucun succès. Elle redescendit les marches, sentant la panique monter en elle de plus en plus. Elle déglutit, et se réinstalla à côté de Joe, essayant de trouver quelque chose de positif à lui dire, quelque chose pour détendre l'atmosphère. Une minute. D'habitude, quand ils étaient ensemble, c'était Joe qui détendait l'atmosphère. Aria, elle, n'avait jamais été douée pour ce genre de choses. Elle se tourna vers Joe et se mordit la lèvre.

« Hum...si je te dis qu'on est enfermés, tu me tapes? ^^" »

Aria déglutit, sentant les battements de son cœur s'accélérer de plus en plus. Et s'ils mourraient ici? Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Enfin, essayer.

C’est vrai que leur relation avait toujours été comme qui dirait… Euh… Spéciale ? Un peu « Je t’aime, moi non plus », sans le réel « Je t’aime ». Il n’y avait pas de vrais sentiments amoureux, mais simplement une incroyable et mutuelle attirance. Un jour ils s’insultaient, le lendemain ils se retrouvaient blottis l’un contre l’autre, s’offrant de doux baisers et bien plus encore. Joe n’avait jamais tenté de comprendre cette attitude, il s’était juste laissé porté par les évènements, laissant alors le moindre de ses désirs prendre le dessus. La jeune femme semblait faire de même, alors pourquoi s’en priver ?

Ca n’avait pourtant pas duré longtemps… Du moins ils avaient fini par rompre, récemment. Et quand on y pense, ce n’était pas vraiment étonnant. Aucune relation de ce type n’est faite pour durer, où alors il faut s’enfermer dans un bien gros mensonge et se voiler la face en se berçant de belles illusions, de sublimes promesses et de faux sentiments. Et le mensonge, Joe le connaissait bien pour dire que ça devenait vite ingérable. Il en avait fini avec tout ça, et s’il ne mentait plus aux autres, il était hors de question qu’il se mente à lui-même. Et puis quoi encore ?!

Pour des « retrouvailles », on pouvait dire que ces dernières étaient plutôt originales. Revoir Aria alors qu’il ne s’y attendait pas était une chose assez particulière, ça lui faisait tout drôle à vrai dire. Mais il en était content, bien évidemment… Qui ne l’aurait pas été à sa place ? Il lui demanda finalement si elle avait gardé la porte ouverte, dans l’espoir de pouvoir sortir de cette cave une fois pour toute. Il ne pu pas voir la réaction de la miss, mais il discerna bien un rapide mouvement de sa part. Surprise ? Non… Il craignait qu’elle le soit, cela voulant alors dire que tout comme lui, elle n’y avait pas fait attention. A l’entente de son soupir, il en était presque sûr… Et bien évidemment, quand il l’entendit monter les marches et s’énerver contre la poignée de la porte, tout cela se confirma. Il soupira, puis se mit à rire très légèrement, et pour tout vous dire, c’était plus nerveux qu’autre chose. Bon… Zen… On respire ; on se détend ; et on prend les choses positivement. Aria finit par redescendre, et se réinstalla à ses côtés. A sa question, il esquissa un léger sourire, et répondit d’une voix taquine :

« Eum… Ca dépend… Qu’est-ce qui pourrait me dissuader de le faire ? »

N’allez pas croire qu’il serait réellement capable de la frapper pour si peu. Après tout, ça faisait deux heures qu’il était là, donc un peu plus ou un peu moins, il n’était plus à ça près ! Mais il se demandait quelle serait la réponse de la jeune femme, ou ce qu’elle allait pouvoir faire pour le retenir de faire une chose pareille. Elle se montrait parfois très persuasive ; ou encore même inventive, ce qui attisait la curiosité de notre beau brun.

Ne panique pas, ne panique pas. Cette phrase, elle se la répétait dans la tête depuis vingts bonnes minutes maintenant, mais elle ne faisait pas effet, les battements de son cœur étaient toujours aussi apeurés. Comment sortir d'ici? La porte était fermée, verrouillée. Quelqu'un les avaient-ils enfermés...pour blaguer? Aucune idée, mais en tout cas c'était réellement dégueulasse de faire ça. Et si quelqu'un qui était au courant de leur passé les avaient enfermés, pour voir s'ils recommençaient leurs conneries?! Non non et non. Elle secoua la tête. C'était absurde, complètement absurde. Tout d'abord, qui était au courant de leur passé, de leurs conneries à l'université?! Hum....les 3/4 des étudiants de la fac quand même. Parce qu'ils s'affichaient assez en fait.

Aria tourna la tête vers Joe et esquissa un sourire, avant de se mettre à réfléchir. Ce qui pourrait le dissuader de la frapper...hum...

« Ben euuh...je suis toute jolie? »

Aria sourit, puis se leva des marches. Elle ne pouvait pas rester assise une seconde de plus, rester là sans rien faire, attendre le déluge, que la cave se remplisse d'eau, que des rats viennent les attaquer. Non non et non, elle ne pouvait pas attendre ça. Il devait bien y avoir une autre sortie non? Quelque part cachée derrière toutes ces boites de cartons. Mais la cave est tout de même...immense. Il leur faudrait pas mal de temps pour inspecter coins et recoins afin de trouver une porte. Et, de plus, il n'était même pas sûr qu'il se trouve une autre sortie. Aria se maudit d'avoir voulu se débarrasser de ces vieux souvenirs, elle aurait très bien pu les garder dans son appartement, et les balancer par la fenêtre ou encore les cacher tout au fond de son armoire. Mais non, il avait fallu qu'elle aille les mettre à la cave. Elle soupira. Enfin bon, ça lui avait permit de revoir Joe, chose qui lui faisait très plaisir. La situation pourrait être pire après tout. Elle pourrait être enfermée seule, ou encore avec un psychopathe. Au moins de ce côté là, elle était certaine que Joe n'était pas un psychopathe. Juste un ami. Un ami, vraiment? Elle ne savait pas trop quoi penser, ils avaient rompus très récemment, il y a quelques mois à peine, et depuis ils ne s'étaient pas revus. Mais Aria serait ravie d'être son amie. Et une véritable amie, pas comme avec Nick, où leur relation tourne sur un désir indéfini et beaucoup trop puissant. D'accord, Joe est très sexy, il l'a toujours été mais...Aria se frappa intérieurement. Si elle voulait être amie avec Joe, elle devait penser qu'il était sympa, pas sexy --'.

Aria se remit à faire les cents pas devant l'escalier où Joe était installé. Son cerveau tournait à plein régime, à la recherche d'une solution pour les sortir de ce pétrin; Joe pourrait défoncer la porte, non? A cette pensée, elle ne put s'empêcher de sourire, mais reprit rapidement son sérieux. Elle n'avait pas envie de moisir dans cette cave 3oo ans non plus. Elle s'arrêta d'un seul coup, et jeta un regard à Joe.

« Dis, au lieu de faire ta sieste sur les marches, tu pourrais pas essayer de trouver une solution pour nous sortir de ce pétrin? »

Aria savait bien que Joe ne faisait pas la sieste, qu'il était probablement plongé dans ses pensées, à la recherche d'une solution, mais elle disait bien évidemment cela pour le taquiner. Elle sourit, puis se réinstalla aux côtés de Joe, pensant à voix haute.

« Il doit bien y avoir une solution, une autre porte pour sortir d'ici ou... »

Il lui allait des pseudos raisons pour ne pas frapper la jeune femme, du moins c’est ce qu’il prétendait. Mais il lui était impossible de faire une chose pareil, et elle devait bien s’en douter. Cela n’était que par simple amusement et taquinerie. Lui ? Lever la main sur une fille ? Ce n’était pas prêt d’arriver, ou alors il lui faudrait une incroyable raison de le faire… Et encore ! Même si une demoiselle se risquait à lui faire le plus affreux coup bas qu’il est possible d’imaginer, il n’en viendrait pas jusque là. S’il avait à faire à un homme, ça serait tout de suite différent, bien entendu. La réponse que lui fournit Aria le fit sourire. C’est vrai qu’elle était « toute jolie » comme elle le disait elle-même. Belle comme un cœur, il n’y avait rien à y redire ; et cela semblait être une raison suffisante.

« Pas faux ! »

Il haussa les épaules, sentant alors qu’elle se levait à nouveau. Il la sentait un brin angoissée… Elle ne supportait pas d’être ici, et il le comprenait bien. Evidemment il pensait aussi que ce n’était pas en faisant les cents pas qu’ils allaient se sortir de là, alors autant rester assis et réfléchir tranquillement, non ? Apparemment non… Aria ne devait pas être de cet avis, commençant alors à tourner quelque peu en rond. Joe quant à lui ne bougea pas. Il se perdait d’ailleurs dans ses pensées, s’estimant chanceux d’être tombé sur elle et non quelqu’un d’autrE. Imaginez que ce dernier soit resté enfermé avec une personne dont il avait horreur, ou encore une folle ! Ne riez pas, c’était une possibilité qu’il ne pouvait pas se permettre de laisser de côté. Il aurait réellement pu être contraint de passer du temps avec une fille pas très nette. Heureusement pour lui, Aria était saine d’esprit, il l’appréciait énormément, et même davantage.

Entre eux ça n’avait jamais été très simple, et pourtant… S’attirant et se repoussant, ils avaient l’art et la manière de s’insulter pour finir par s’embrasser avec passion, sans trouver cela étrange. Non c’était naturel… Ils n’y faisaient pas attention et se laissaient porté par leur envies et pseudos sentiments. Car des liens amoureux, ils n’en avaient jamais tissé. Par contre, côté attirance physique et désir mutuel, ils avaient fait fort ! Joe secoua doucement la tête à cette pensée, alors que la belle lui ramenait les pieds sur terre avec sa réflexion.

« Toi, tu devrais essayer de la faire la sieste. T’as l’air tendu… »

-répliqua-t-il aussitôt, par provocation.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, non content de sa réponse. Il avait passé deux heures à réfléchir avant même qu’elle ne lui tombe dessus, et il n’avait pas trouvé grand-chose. L’idée de défoncer la porte lui avait traversé l’esprit, mais il n’avait pas voulu le tenter. Ca n’était pas le moment de se démettre l’épaule. ^.^

« Bah j’en sais rien… Ca serait étonnant pour une cave… Non ? »

Enfin peut-être qu’ici c’était différent après tout… Il n’en savait rien, il venait d’arriver ! Pour preuve il n’était pas au courant que la porte faisait des siennes et se bloquait ! Aria s’était à nouveau assise à ses côtés, il sentait sa présence. Elle en faisait des allers et retours, ne tenant pas en place, et cela amusait le jeune homme. Assez original comme lieu pour des retrouvailles, non ? Enfin ça, ça les connaissait, ils en avaient l’habitude. Ils ne faisaient rien comme tout le monde ces deux là !

Aria ne pouvait pas rester assise; Quitte à passer pour une folle, elle se releva à nouveau et se mit à tourner en rond devant Joe, réfléchissant à toute vitesse. Rhalala, il n'apprécierait sûrement pas de défoncer la porte, surtout qu'en faisant ça il risquait de se défoncer l'épaule. Et Aria ne tenait pas à ce qu'il se blesse pour les libérer tous les deux d'une cave moisie, ça pas question. Elle poussa un soupir. Il devait bien y avoir une autre sortie, non? Une porte..de secours. En cas d'incendie, tout le monde courrait à la cave et sortait par cette porte. Mais bien évidemment. Aria se rendait bien compte que son idée était complètement absurde, mais bon.

Aria regarda Joe un moment. Les souvenirs l'assaillirent soudain; Leurs années fac, leur relation bizarre, ces sentiments l'un envers l'autre qu'ils n'avaient jamais éprouvés mais toujours ce désir entre eux. Même maintenant? Possible, en tout cas ils essayaient tous les deux d'oublier ces moments de leur vie pour recommencer à zéro, en tant qu'amis. Et c'était plutôt une bonne chose. L'une des plus grandes peurs qu'Aria avait, c'était qu'Edward découvre qu'elle avait couché avec Joe à l'université...et pas qu'une fois; Parce que Joe était l'un des amis les plus proches d'Edward et donc ça créerais forcément des problèmes. Et elle, enfin plutôt ils, n'avaient pas besoin de cela maintenant.
Un bruit se fit soudain entendre, un bruit de clapotis, comme des gouttes tombant sur le sol. Elle fronça les sourcils et regarda autour d'elle, mais elle ne voyait que la pénombre, qui lui arracha un frisson. Aria se maudit, mais elle était toujours aussi trouillarde, même après toutes ces années. Elle ne pouvait même pas voir un épisode de "Happy Tree Friends" sans pousser un cri de dégoût en voyant ce sang gicler et ces yeux sortir de leurs orbites. Bark, dégoutant. Le noir aussi. Elle n'en avait pas peur, enfin pas tant que ça, mais disons qu'elle ne s'était jamais sentie rassurée dans la nuit complète. Sa mère avait dû lui mettre une veilleuse à côté de son lit, veilleuse qu'elle utilisa jusqu'à ses 15 ans au moins, et qui parfois, lui manque la nuit. Oui, c'est absurde tout ça, mais Aria est une grande trouillarde, qu'est ce que vous voulez.

Aria poussa un énième soupir; Elle ne pouvait pas rester sans bouger une seconde de plus, sinon elle allait réellement péter un câble. Elle remonta les escaliers et essaya une nouvelle fois d'ouvrir la porte, bien qu'elle savait que ce serait sans succès. Elle redescendit donc, et posa son regard sur Joe.

« Bon, moi je comptes pas rester plantée là pendant 3oo ans, sinon je vais devenir folle. Je vais faire un tour dans cette cave. »

Qui, il faut l'accorder, est plutôt grande à explorer. Elle s'éloigna donc, mais lentement, espérant que Joe voudrait bien l'accompagner. Elle ne se sentait pas très rassurée il faut dire. Elle se retourna après quelques pas seulement vers Joe, qui n'avait pas bougé, et lui fit une mine de chien battu.

« Tu viens avec moi?! »

Toujours assis sur les marches de cet escalier, il se perdait dans ses pensées. Edward traversait ces dernières, mais très vite cela se recentrait sur la jeune femme et leurs années passées à l’Université. Par moment il se laissait aller à croire que cette période de sa vie avait été la plus simple, qu’elle avait aussi été trop courte… Ce temps là lui manquait par moment, et il était conscient qu’il l’avait fait mûrir. Joe ne voulait rien oublier de son passé… L’expérience fait l’homme, non ? Ce qu’il était aujourd’hui, il le devait à ce qu’il avait pu vivre, et la relation qu’il avait entretenu avec Aria en faisait partie, bien qu’elle pouvait paraître étrange. Lui, la définissait comme « atypique », ou encore « originale ». Les termes étaient bien moins péjoratifs à vrai dire… Mais non, il ne voulait pas l’oublier. Certes, il y mettait de côté, l’enfouissant au fin fond de sa mémoire, mais cela demeurait présent. S’il le faisait, s’il s’efforçait de faire taire ses souvenirs et de ne plus y penser, c’était bien à cause, ou pour, Edward. Il savait, tout comme Aria, que si ce qu’ils avaient partagé et pu s’offrir l’un l’autre arrivait aux oreilles du jeune homme, cela déraperait bien vite… Trop vite… Et ça n’amènerait rien de bon.

Un léger silence s’était installé dans cette cave, entre nos deux jeunes… Seuls quelques petits bruits, commun à un bon nombre d’endroits semblables à celui-là se faisaient entendre, et Joe s’y était tellement habitué qu’il n’y prêtait même plus attention. Le soupir que lâcha Aria brisa le silence, alors qu’elle se levait à nouveau. Elle l’amusait plus qu’autre chose en bougeant sans arrêt, ne pouvant pas se poser dans un coin et réfléchir calmement, ou du moins attendre. Elle était remontée pour tenter une énième fois d’ouvrir la porte, sans grands succès. Joe ne pu s’empêcher de rire doucement. A la réplique de la belle, son sourire s’accentua. Heureusement pour lui qu’ils étaient plongés dans la pénombre, car ainsi il pouvait s’amuser de la situation sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle voulait se balader dans cette cave ? Soit ! Il n’allait pas la retenir, après tout elle allait peut-être trouver un moyen de les sortir de là.

La miss le laissa donc, s’avançant doucement dans cette cave, à petits pas… Il allait l’attendre sagement ici ! Quoique… Aria désirait un peu de compagnie, lui demandant de l’accompagner. Joe se releva, passant rapidement ses mains sur son pantalon, pour tenir par les enfouir dans ses poches.

« Mademoiselle Montgomery aurait-elle peur du noir ? »

-demanda-t-il d’une petite voix amusée, ne désirant qu’une chose : la taquiner.

Il s’avança vers elle, tentant de discerner les traits fins de son visage. Il leur fallait de la lumière ! Ce n’était plus possible pour lui de rester enfermé dans cette pièce en sa compagnie sans pouvoir profiter de ses petites mimiques, de ses petits airs, et tout simplement de la beauté et finesse de son visage !

« Ok, je viens avec toi… Ca serait dommage que tu te perdes ! »

[Désolé pour le "retard"... De plus la réponse n'est pas top ! silent

]

[ C'est rien Wink

; & ton post est très bien rassure toi <3]

Aria se mordit la lèvre, et prit une mine boudeuse à la réflexion de Joe. Elle, avoir peur du noir? Absolument pas. D'accord, quand elle était plus petite, mais plus maintenant. Quoique...enfin, se balader dans une cave à huit heures du soir passé, c'est pas non plus hyper rassurant.
Aria entendit un pas, mais ce n'était que Joe qui s'approchait d'elle. Elle regretta qu'il n'y ait pas plus de lumière dans cette cave, de ne pas avoir apporté de lampe de poche. En même temps, pour descendre quelques vieilleries, elle n'avait pas besoin de lampe de poche, puisque de toute façon elle avait prévu de remonter à son appartement juste après. Mais voilà, rien ne se passe jamais comme on l'a prévu.

Aria déglutit et fronça les sourcils, essayant de distinguer la silhouette de Joe dans l'obscurité mais rien à faire. Instinctivement, elle tendit la main et rencontra le visage de Joe..tout chaud et la peau toujours aussi douce. Elle rougit, même en sachant que Joe ne pouvait pas la voir, et se mordit la lèvre.

« Désolée. »

Aria commença donc à avancer un peu, mais lentement, guettant les bruits de pas de Joe à côté d'elle, et surveillant qu'il ne la laissait pas seule dans la pénombre de la cave. D'accord, elle serait encore plus rassurée si...elle le touchait mais disons que, après ce qui s'était longtemps passé entre eux, ce serait un peu inapproprié. Et pourtant, Aria ne put s'empêcher de penser à quel point elle regrettait de ne pas revoir ses traits. Ça faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient pas revus. Enfin, quoique, ils s'étaient quittés deux mois plus tôt, c'était pas si loin que ça. Les souvenirs l'assaillirent soudain, des souvenirs de l'université, toutes les conneries qu'ils avaient fait, comment tout avait commencé par une insulte lancée, et comment ça s'était enchaîné si rapidement...pour maintenant se retrouver là, à la ville de départ, Sacramento. Et dire qu'ils n'avaient même pas conscience que l'autre existait, il y a quatre ans. Comme les choses changent...

Aria tourna la tête vers Joe, enfin vers l'endroit où elle pensait qu'il se trouvait. Elle ne distinguait maintenant qu'une vague silhouette, et ses pensées divaguèrent soudain... elle se mit à penser que Joe était drôlement sexy à la fac, et qu'elle mourrait d'envie de revoir à quel point il était sexy. S'il l'était toujours autant. Elle se frappa intérieurement, se demandant comment elle s'y prenait pour penser des choses pareilles. Elle fit un pas, puis deux, et trois encore, avançant au hasard dans la nuit. Et soudain, elle glissa, et s'étala de tout son long sur le sol. Aïeuh. Un peu sonnée, elle mit un moment avant de réaliser qu'elle était trempée, car le sol était humide. Elle releva la tête et essaya de se relever, mais sa cheville la faisait atrocement souffrir. Elle poussa un grognement, elle n'arrivait même plus à se mettre sur ses deux pieds. Elle se redressa sur les coudes, se mordant la lèvre pour ignorer la douleur.

« Bordel pourquoi est-ce que je suis toujours aussi maladroite?! >< »

Il s’était donc rapproché d’elle, et un sourire apparut aux coins de ses lèvres quand il sentit la main de la jeune femme se poser sur son visage. Visiblement elle cherchait à savoir où il se trouvait. Il ne répondit rien suite à ses excuses, se contentant seulement de rigoler légèrement, sans la moindre once de moquerie, simplement porté par l’amusement. Il fut un temps où elle ne s’excusait pas de le toucher ! A cette pensée, Joe secoua doucement la tête. Ce n’était pas vraiment le moment de se remémorer de tels souvenirs, surtout pas lorsqu’ils étaient enfermés ici, dans le noir.

La belle avançait doucement dans la pénombre, ne s’éloignant pas trop, et il la suivait en se fiant au bruit de ses pas. Il n’allait pas trop vite, respectant pour ainsi dire la cadence qu’elle voulait bien lui soumettre. Elle était devant après tout, alors il ne faisait que suivre le mouvement, répondant à sa requête en l’accompagnant. S’ils étaient restés près des escaliers elle aurait finit par le rendre fou en tournant en rond comme un lion en cage. Alors qu’ils continuaient d’avancer et que Joe tentait encore et toujours de forcer sur sa vue pour percevoir davantage de la jeune Montgomery, il entendit un bruit, et comprit aussitôt qu’il s’agissait bel et bien d’elle, et qu’elle venait de s’étaler de tout son long au sol.

« Aria ?! Ca va ? »

Dans une telle situation, il aurait pu rire… Mais avec quelqu’un d’autre ! Pour Aria c’était différent. Elle avait pu se faire mal, et jamais, ô grand jamais, il en rirait d’une telle chose. Elle semblait avoir des difficultés à se relever, ce qui ne pu que confirmer ses doutes. Elle avait dû se blesser. Sa question le fit sourire. Au lieu de se plaindre d’une quelconque douleur, elle se laissait aller à ces interrogations auxquelles on ne trouvait jamais de réponse, de vérité générale. Il s’approcha, faisant attention à ne pas lui marcher dessus, ça aurait été gênant… Une fois près d’elle, il se baissa et l’aida à se redresser. Vu le mal qu’elle avait à se lever, il se rendit bien compte qu’elle avait mal à une cheville, et il fit donc de son mieux pour faire en sorte qu’elle ne s’appuie pas sur cette dernière.

« Viens par-là Miss Catastrophe… »

Une fois la jeune femme debout, il passa le bras de cette dernière autour de son coup, et sa main se posa sur sa fine taille pour la maintenir contre lui, pour qu’elle y prenne appuis et qu’elle puisse avancer sans trop souffrir. Le rapprochement avait été inévitable, puisque Joe ne l’aurait pas laissé sur ce sol humide ; et il s’avérait être des plus agréable. Comme s’il retrouvait une sensation perdue depuis un moment, qu’il la redécouvrait… Le contact avec la belle Aria avait toujours été très particulier, il fallait bien l’avouer.

Aria se mordit la lèvre, elle avait hyper mal à la cheville, elle essaya de la bouger et se retint de hurler de douleur. Elle espéra qu'elle ne se l'étais pas cassée, parce que sinon, ce serait embêtant. Elle entendit que Joe se baissait, et entrevu son visage penché sur elle dans l'obscurité. Elle déglutit,elle le voyait assez bien sous cet angle et...bordel de merde il était toujours aussi sexy. Joe l'aida à se relever, en la surnommant Miss Catastrophe...ce qui n'était pas faux. Aria s'appuya sur Joe, et ce dernier passa sa main autour de sa taille, ce qui déclencha quelques centaines de frissons. Elle retrouvait ce qu'elle avait ressentit une bonne centaine de fois à la fac, lorsqu'ils étaient...en quelque sorte ensemble. Ce contact était très agréable à son goût...un peu trop? Elle se força à rester...saine d'esprit. Après tout, Jude, l'une de ses plus proches amies, était encore amoureuse de Joe, et Joe l'aimait sûrement aussi. Et puis elle avait Edward...qu'elle n'avait pourtant pas encore revu et dont elle redoutait le jugement, et ce qui allait se passer lors de leurs retrouvailles. Il avait sûrement, forcément quelqu'un d'autre dans sa vie. Au bout de quatre années, tout de même, il ne devait pas l'avoir attendu & pensé à elle jour et nuit...comme elle l'avait fait. Quoique...

Ce dont Aria avait le plus envie à ce moment précis, c'était d'attraper Joe et de...stop. Suffit. Ils ne devaient pas recommencer les mêmes conneries qu'à la fac, n'est ce pas? Parce que c'était pas bien, c'était quelque chose de complètement superficiel, une relation pas stable du tout, basée sur le fameux « je t'aime moi non plus » . Elle se mordit la lèvre et tourna la tête vers Joe, avant de murmurer.

« Merci.. »

Et ils commencèrent à avancer, Aria essayait de marcher, mais sa cheville la faisait souffrir et c'était un exercice difficile. Mais elle ne souhaitait pas trop peser sur Joe, elle ne tenait pas à lui faire mal. Aria buta sur quelque chose, et fronça les sourcils avant de se baisser. Quelque chose de lumineux. Elle ramassa l'objet en question, qui se trouva être une lampe de poche, et, en butant dedans avec son pied, elle l'avait allumée. Donc elle marchait. Aria sourit, fière de sa trouvaille. Trouver une autre sortie dans cette cave humide serait beaucoup plus simple avec de l'éclairage. Elle dirigea la lampe derrière Joe, de façon à le voir, mais ne pas trop l'éblouir. Et, en le voyant enfin clairement, elle ne put s'empêcher et se mordit la lèvre. Il n'avait pas changé, en même temps on ne change pas tellement en deux mois mais bon. Là, dans cette cave, les yeux fixés sur elle, avec une expression étrange qu'elle ne parvenait pas à déchiffrer, elle le trouvait tellement sexy. Gloups. Pas de conneries Aria, il faut que tu arrêtes, tu en as assez faites comme ça, des bêtises. Mais en voyant Joe, elle avait encore plus envie de recommencer ses conneries. Elle déglutit, puis esquissa un sourire.

« Bha maintenant on a de la lumière au moins. »

Elle dirigea le faisceau lumineux droit devant elle, car si elle continuait à regarder Joe, la connerie qui s'était mise en place dans sa tête, elle allait la faire. Et la lumière éclaira droit devant sur...un mur. Elle poussa un soupir de désespoir.

Pauvre miss qui venait de se blesser… Ce n’était pas vraiment le moment et le lieu pour le faire qui plus est, bien qu’il n’y ait pas d’idéal pour ce genre de choses. Bref, Joe l’avait aidé à se relever, en pseudo preux chevalier qu’il était de temps à autre, pour les occasions ! La tenant contre lui, il faisait de mieux pour qu’elle n’ait pas mal, et qu’elle ne force pas sur sa fine cheville. Pourtant il se rendait bien compte qu’elle se retenait, comme se fixant une limite, une sorte de barrière. Elle cherchait à mettre des distances entre eux ? Elle redoutait quelque chose ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir, soutenant la jeune femme tout en continuant d’avancer. Elle le remercia dans un murmure, qui étrangement laissa échapper un frisson chez le jeune Degray, qui se dissipa dans la totalité de son corps. Il suffisait qu’elle prononce quelques bribes de mots dans un souffle pour faire remonter à la surface de sa mémoire quelques souvenirs, qui auraient pu en faire rougir plus d’un.

« De rien… »

Mais il se reprit, s’efforçant de les chasser de sa tête. La découverte que fit Aria l’y aida. Comme quoi traîner la patte s’avérait être utile ; à présent ils avaient de la lumière. Elle se pencha, ramassant la lampe, et la dirigea vers Joe. Il grimaça au début, quelque peu éblouis, puis finit par s’y habituer. C’était bien beau mais lui, il ne la voyait pas aussi clairement qu’elle. Enfin il n’avait pas à se plaindre, il discernait désormais les traits fins de son visage, ce charme qui la qualifiait tant. Il n’y avait pas à dire, cette fille était plus que jolie. Il l’avait toujours trouvé sublime, et son naturel amplifiait davantage la beauté que lui avait offert ses parents. Etait-il normal qu’à cet instant même les pensées de Joe aient du mal à rester sages ?
Il la fixa un petit instant, et haussa finalement les épaules tout en souriant à la remarque de la demoiselle. Ils n’étaient plus condamnés à rester dans le noir complet ! Elle détourna la lumière, et Joe vint se placer juste derrière elle.

« Tu n’veux pas qu’on jette un coup d’œil à ta cheville avant de repartir à la recherche d’une potentielle issue de secours ? »

Puisqu’ils avaient de quoi s’éclairer, autant vérifier si cette dernière n’avait pas enfler, si c’était plus grave qu’ils n’avaient pu le penser. Aria avait bien du mal à marcher, alors peut-être qu’il était préférable ou du moins plus raisonnable de vérifier, non ? Doucement, il vint poser ses mains sur sa taille, la fit lentement pivoter pour qu’elle soit face à lui, et finit par lui adresser un sourire en coin. Il tendit la main pour qu’elle lui donne la lampe torche, et qu’il puisse alors regarder l’état de sa pauvre cheville. Il s’exécuta, et constata alors qu’elle était un peu gonflée, et que cela annonçait le port futur d’une attelle pendant un petit moment.

« Tu t’es fait une magnifique entorse, félicitation ! »

-dit-il d’une voix taquine.

Il releva le regard, puis se redressa. Pas de panique, il allait être une super béquille, rien que pour elle, et allait veiller à ce qu’elle ait le moins mal possible, prenant soin d’elle. Quelle petite chanceuse cette Aria, vous ne trouvez pas ? (a)

Aria acquiesça à la suggestion de Joe, en même temps elle avait envie de savoir si elle s'était carrément cassée la cheville rien qu'en s'étalant sur le sol humide de la cave, qui franchement, aurait été une chose idiote, ou si elle s'était tout simplement fait juste un peu mal, mais que ça allait passer. Aria déglutit lorsque Joe l'aida à se tourner de façon à ce qu'elle se trouve face à lui, et le laissa regarder sa cheville.

Elle baissa les yeux, mais elle ne pouvait pas bien voir sa cheville, ni ce qu'elle avait d'ailleurs. Elle soupira et essaya de ne pas trépigner d'impatience tandis que Joe examinait tout ça.
Quelques secondes plus tard, il leva les yeux vers elle, lui annonçant qu'elle avait sûrement une entorse. Aria poussa un soupir, se demandant vraiment comment elle faisait pour se blesser en tombant simplement. Joe se releva, elle le regarda et haussa les sourcils.

« Y'a vraiment que des choses comme ça qui m'arrivent. »

Super, elle se voyait déjà avec des béquilles en train de se balader dans tout Sacramento, et peiner pour monter les escaliers jusqu'au troisième étage, où son appartement se trouvait. Youpi, elle se réjouissait d'avance. Mais bon, Joe pourrait s'occuper d'elle...non? Des pensées pas très catholiques lui traversèrent un instant l'esprit, et elle secoua la tête pour ne plus y penser. Elle reprit la lampe de poche des mains de Joe, ses doigts frôlèrent les siens, et une fois de plus elle se força à ne penser à rien d'autre qu'à leur but : sortir de cette cave. Elle sourit à Joe, sans aucune raison apparente, elle avait juste envie de sourire, elle ne savait même pas pourquoi. Ça y est, mademoiselle Montgomery commence à débloquer. Elle arrêta de sourire bêtement, se rendant compte qu'elle devait avoir l'air idiote, mais le bras de Joe lui entourant la taille lui donnait l'impression d'être complètement bourrée et...elle avait envie de faire des bêtises. Mais non, elle devait rester zeeeen, calme, et ne penser à rien hormis sortir de cet endroit. Aria frissonna, se rendant compte qu'elle avait de plus en plus froid. Elle espéra qu'ils réussiraient à sortir d'ici avant de mourir gelés. Quoique, elle connaissait un bon moyen de se réchauffer. Non, stop.

Aria haussa les épaules en éclairant le mur en face d'eux, puis fit demi-tour, s'appuyant toujours sur Joe. A ce rythme là, ils en avaient pour un moment pour faire le tour de la cave, mais bon, Aria avait déjà maintes fois essayé de poser son pied sur le sol, mais cela lui arrachait toujours une grimace.
Éclairant devant elle, Aria continua tant bien que mal à avancer, heureuse d'avoir Joe à ses côtés. Après tout, ils pourraient finir par être amis..une fois qu'Aria aurait réussi à enterrer ses pensées peu catholiques envers lui.

Devant eux, une porte se dessina soudain. Aria esquissa un sourire en direction de..son ami? Son ex? Son... son quoi au juste? Ça restait à voir...m'enfin. Une sortie? Aria ouvrit la porte, se demandant si c'était fini, s'ils étaient libres. Elle s'attendait à une bouffée d'air glacial venant du dehors, mais rien. Elle éclaira autour d'elle tandis qu'ils entraient dans la pièce. Une armoire...des cartons sur le côté du mur, poussiéreux. Un cadre photo, mais tellement sale qu'on ne voyait plus les personnes photographiées. Aria s'approcha de l'armoire, entraînant Joe à sa suite, se demandant ce qu'il pouvait bien y avoir à l'intérieur. Oui, mademoiselle est curieuse. Mais, alors qu'elle tendait la main pour ouvrir la porte de l'armoire en bois, quelque chose de...blanc leur tomba dessus. Elle hurla, croyant à l'apparition soudaine d'un fantôme. Mais non, ce ,'était que les draps qui étaient déposés sur l'armoire qui venaient de leur tomber dessus.

La maladresse d’Aria allait finir par devenir légendaire si elle continuait comme ça. Depuis qu’il la connaissait elle ne cessait de l’étonner en se faisant mal, en trébuchant, en faisant en bref preuve d’une incroyable maladresse. Par moment il s’amusait même à lui faire des petites réflexions, la taquinant sur le fait qu’elle était « Super douée ! » d’après ses propres mots. Et oui, il n’y avait qu’à elle que ce genre de choses arrivait. Il esquissa un sourire, et lâcha d’un ton bien veillant et légèrement exagéré dans son attention :

« Je vais m’occuper de toi va ! Ce n’est pas bien grave… »

Il resserra doucement son étreinte, sa main toujours posée sur sa taille. Elle récupéra la lampe, alors que Joe lui rendait en même temps son sourire. Comment ne pas vouloir prendre soin de la jeune femme ? C’était impossible en temps normal, mais si en plus de cela vous aviez droit à un de ses sourires, il était difficile de réagir autrement et de ne pas ressentir l’envie de s’occuper d’elle et de veiller à ce qu’elle aille bien. Il la sentit frissonner tout contre lui, et passa aussitôt sa main libre sur son épaule. Il fallait à tout prix éviter qu’elle ne prenne froid en plus de ça, car ajouté à l’entorse, elle n’allait pas tenir le coup la miss.

Ils n’étaient pas très rapides, il fallait bien l’avouer, mais dans de telles conditions, il n’y avait rien de bien étonnant. Joe restait silencieux, tentant de se concentrer sur les mouvements, ou tentatives de mouvements, de la brunette. Il s’efforçait de le faire, pour ne pas que ses pensées ne dérivent à nouveau, et qu’il ne se plonge dans ses souvenirs une seconde fois depuis qu’il la maintenait contre lui. Difficile de rester complètement détendu et de ne pas penser à ce qu’ils avaient pu partagé. Eum… Pourtant, par petits flashs, des images lui revenaient en tête, des sensations aussi, comme la douceur de sa peau sous ses doigts, les caresses de ses mains, et bien d’autres encore. De quoi le déstabiliser, alors qu’il luttait et se faisait violence pour les repousser.

Ils aperçurent finalement devant eux une porte. Bien que l’envie de trouver une sortie se faisait sentir depuis de bonnes heures chez Joe, il doutait. Cela semblait être trop facile… Et il eu raison, car il ne s’agissait que d’une nouvelle pièce, avec un placard, de nombreux cartons quelques affaires et un paquet de poussière. Heureusement pour lui, il n’en était pas allergique… Sinon il aurait fait une crise en moins de deux secondes. Il suivit Aria, qui semblait intéressée par la fameuse armoire. Ils s’approchèrent, et la miss tenta de l’ouvrir. Mais… Wow ! Un truc leur tomba dessus. Aria hurla, alors que Joe lui éclata littéralement de rire. Une fois qu’elle fut calmée, se rendant compte qu’il ne s’agissait que d’un simple drap, il s’amusa à mimer le pseudo fantôme imaginaire qui avait effrayé la belle.

« Bouh ! »

Il se mit de nouveau à rire, et se rapprocha de la jeune femme.

Instinctivement, en voyant cette masse blanche leur tomber sur la tête, elle poussa un cri. Un fantôme? Mais rapidement, elle entendit Joe éclater de rire et comprit. Elle réussit assez rapidement à enlever le drap blanc qui lui était tombé dessus, et tourna la tête à la recherche de Joe. Elle ne sentait plus sa main autour de sa taille et...ça lui manquait? Elle ne savait même pas dire ce qu'elle ressentait à l'égard de Joe, et il faut dire que ça la perturbais un peu. Elle avait envie qu'ils restent en bons termes, car Joe avait toujours été sympa à son égard, et elle l'aimait beaucoup. Mais franchement, il fallait qu'elle arrête d'avoir des pensées pas très sages à son égard...et là seulement elle pourrait le considérer comme un ami.

Aria se retourna, pour se retrouver face à une silhouette humaine toujours recouverte d'un drap blanc. Un fantôme? Elle secoua la tête, comprenant grâce au petit « Bouh ! » de Joe, qu'il la taquinait encore une fois à cause de ses peurs idiots de gamine. Elle lui enleva le drap de la tête et il tomba par terre. Elle regarda Joe, les bras croisés.

« Très amusant. Tu ne sais pas encore que c'est pas bien de taquiner les pauvres filles sans défense, et que ça va te retomber dessus un de ces jours? »

ajouta-elle, un sourire au coin des lèvres.

Elle jeta un rapide coup d'œil à la pièce où ils se trouvaient désormais. En tout cas, la sortie n'était pas par là, c'était certain. Il n'y avait pas de fenêtre ou une autre porte, mis à part celle par laquelle ils étaient entrés. Super; ils n'avaient plus qu'à inspecter le reste de la cave. Et en plus, avec la cheville blessée d'Aria, et vu l'immensité des lieux, ils en auraient encore pour une bonne heure. Enfin, une bonne heure avec la main de Joe autour de sa taille ne la dérangeait pas le moins du monde, bien au contraire...Elle se rendit compte qu'elle se réjouissant que Joe la touche à nouveau, et se frappa intérieurement. Joe est un ami, n'est ce pas? Rien d'autre, aucune ambiguïté. Un EX; & maintenant un AMI. A force de répéter ces mots dans sa tête, Aria ne comprenait plus rien, et se sentait un peu embrouillée. Elle reporta son regard sur Joe, et un mot pour qualifier leur relation lui vint à l'esprit...elle déglutit, et secoua la tête. Non Non et non, Joe n'est Pas ton Amant --' .

Aria se mordit la lèvre et finit par détourner le regard de Joe en rougissant. Leur moment de silence commençait à peser un peu, et Aria avait envie de parler, mais elle ne voulait pas gaffer, comme un certain jour avec une certaine personne elle l'avait fait. « Alors Nick, toujours aussi bon au lit? » . Là, il faut dire qu'elle avait fait fort, très fort. Elle se retint donc de sortir une connerie du même genre à l'intention de Joe, puisque elle pouvait lui poser cette même question. Mais ce serait un peu..douteux n'est ce pas?
Clac. Aria se retourna brusquement...pour constater que la porte par laquelle ils étaient entrés venait de se refermer. Pitié, faites qu'on ne soit pas enfermés! Aria se précipita en clopinant à cause de sa cheville vers la porte, elle y parvint complètement épuisée et essaya d'ouvrir la porte, mais sans succès. Elle poussa un soupir découragé.

« C'est pas vrai, manquait plus que ça. »

Jouer à se faire peur, se recouvrir la tête d’un simple drap et s’amuser à effrayer ses amis… Combien de fois l’avait-il fait en étant plus petit ? Il ne pouvait pas les compter tellement elles étaient nombreuses ! Et là, il se retrouvait dans cette même situation, riant face à la réaction d’Aria et cette frayeur. Elle n’avait pas toujours réagi ainsi en se retrouvant sous un drap en compagnie de Joe… (a) Enfin passons ! Aria retira le tissu de la tête du jeune homme, lâchant par la suite qu’il n’adoptait pas la bonne attitude, et qu’effrayer les « pauvres filles sans défense » n’était pas bien. Elle ajouta même que cela allait lui retomber dessus, tôt ou tard… Il leva les yeux au ciel et soupira doucement, gardant un sourire en coin. Mais bien sûr ! Et qu’allait-il lui arriver pour avoir imiter, avec au passage très peu de crédibilité, un fantôme ? Si la personne chargée de lui faire payer pour cette mauvaise action était Aria, il allait continuer sur sa lancée, sans aucune hésitation et prenant d’énormes risques même !

« J’attend de voir ça… »

répondit-il avec assurance

Il haussa les épaules et reporta son attention sur la pièce dans laquelle ils se trouvaient désormais. Pas de sortie de ce côté-là, ils ne leur restaient plus qu’à retenter leur chance ailleurs, en poursuivant l’exploration de cette maudite cave ! Jamais il n’aurait pu prédire qu’il occuperait sa soirée ainsi, coincé dans un cave sombre et humide, en compagnie de son « Ex », cherchant désespéramment une issue de secours. Enfin pour cela, ils allaient avaient intérêt à avoir au-dessus de la tête une super bonne étoile, un méga coup de chance, ou encore une idée lumineuse digne d’un vrai petit génie. Joe ne croyait pas en la dite bonne étoile. Le petit génie qui sommeillait sans doutes en lui dormait bien profondément vu l’heure, et la chance... Elle ne semblait pas décider à pointer le bout de son nez, ce qui se confirma dans un bruit sourd, celui de la porte qui venait de se refermer. Aria regagna cette dernière, tant bien que mal, et tenta de l’ouvrir.

« Non… Ne me dis pas que… »

Il ne manquait plus que ça ! Les voilà désormais coincé dans cette pièce, la miss n’arrivant pas à la rouvrir. Cela allait le rendre dingue… L’idée de rester enfermé avec Aria l’aurait séduit en temps normal, il n’aurait rien eu contre, loin de là même ! Ca avait toujours été un vrai plaisir d’être seul avec elle… Mais là, l’endroit n’était pas génial et personne ne peut prétendre le contraire. Joe soupira. Qu’allaient-ils faire ici ? Ce n’était pas quelques cartons, des bricoles et un draps qu’il allait pouvoir les sortir de là ! Il ne s’appelait pas Mac Gyver et n’était pas capable de faire tourner n’importe quelle situation en sa faveur avec deux morceaux de ficelle et une feuille de papier par exemple ! Il était doué dans un tas de domaine, mais là… Les caves n’étaient pas son point fort !

« Bon… On fait quoi maintenant ? »

Il adressa un regard dans la direction de la jolie brunette, interrogateur, et un brin perdu. Ils ne pouvaient rien faire à part attendre de l’aide désormais, non ? Il n’en savait rien et n’avait même plus le courage de réfléchir. Il l’avait tellement fait, que la moindre envie s’était envolée. Il fixa la jeune femme, se laissant aller dans ses pensées, et dans la pénombre de la pièce, il se permit même de la dévorer littéralement du regard. C’était plus fort que lui, il ne fallait pas lui en vouloir voyons ! =P

Aria se mordit la lèvre pour ne pas pleurer, tellement elle se sentait au bord du gouffre. Enfermée dans une cave, manquait franchement plus que ça dans sa vie. Et blessée en plus. Elle se retourna, et son regard croisa alors celui de Joe, qui avait l'air aussi d'être très surpris que la porte se soit refermée, et elle esquissa un sourire. Soudain, être enfermée ne se révéla plus si terrible que ça...la présence de Joe y est-elle pour quelque chose?...Absolument.

Qu'est ce qu'on fait? Bonne question. Aria se mordit la lèvre et avança doucement en clopinant en direction de Joe. Elle essayait de poser son pied le moins possible au sol, pour ne pas avoir mal, et il faut reconnaitre qu'avancer dans ces conditions était plutôt difficile. Ne se trouvant plus qu'à un mètre de Joe, exténuée, elle s'arrêta et soupira. Il n'y avait pas d'autre issue que cette porte, apparemment. Et maintenant qu'elle était fermée, ils n'avaient plus qu'à attendre que quelqu'un passe par là et vienne leur ouvrir. A moins que Joe essaye de défoncer la porte, mais il risquerait de se déboiter l'épaule, ce qui n'est pas une bonne solution, déjà qu'Aria est blessée, pas encore lui.

La pièce était plutôt sombre, mais Aria pouvait tout de même distinguer le visage de Joe. C'est ainsi qu'elle remarqua qu'il la regardait avec un drôle d'air. Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il faisait, puis elle constata enfin qu'il...la dévorait du regard. Elle se mordit la lèvre et détourna la tête, rougissante. Tout avait commencé exactement comme ça entre eux, à l'université, par un regard lancé à l'autre. Aria ne savait même plus qui avait commencé à dévorer l'autre du regard, il y a environ un an, elle ne parvenait pas à s'en souvenir. Par contre, d'autres choses restaient ancrées dans son esprit et revenaient la hanter depuis quelques minutes, des choses un peu bizarres d'ailleurs. Les baisers fougueux de Joe, ses mains, son sourire...stop. Elle devait arrêter. Après un instant, elle retourna la tête vers Joe, et finit enfin par répondre à sa question.

« Hum...on a plus qu'à attendre que quelqu'un vienne. A moins que tu veuilles essayer de défoncer la porte, mais personnellement j'ai pas très envie que tu te déboites l'épaule. »

Bha oui voyons, Aria n'avait pas envie que le beau Joe s'abîme. Elle sourit puis s'approcha encore de Joe, se rendant compte qu'elle était assez loin de lui...trop loin à son goût? Possible. Enfin bref. Mais la jeune fille avait du mal à avancer correctement à cause de sa blessure, et son pied sur lequel elle s'appuyait glissa sur le drap, qui était resté au sol. Aria n'eut pas le temps de crier ou de se retenir à quelque chose, elle se fit tomber sur Joe sans qu'elle ne puisse faire quoique ce soit. Heureusement, ils tombèrent sur le drap, qui amortit quelque peu leur chute. Aria leva la tête, espérant que Joe ne se soit pas fait mal, qu'elle ne lui avait pas cassé le dos en lui tombant dessus comme ça. Elle constata alors qu'ils se trouvaient dans une drôle de position, elle était carrément...sur lui. Elle déglutit et se laissa tomber à côté de lui, avant de se redresser sur les coudes et de tourner la tête vers Joe.

« Désolée...ça va, je t'ai pas fait mal? »

En le regardant comme ça, de profil, elle mourrait d'envie de lui sauter dessus et de l'embrasser. Mais elle savait que c'était une connerie de plus, et qu'elle ne devait pas...qu'ils ne devaient pas; Mais bon, c'était lui qui avait commencé à la dévorer du regard, alors maintenant elle faisait de même. Sauf qu'elle le faisait un peu moins discrètement que lui...Aria et la discrétion, ça fait deux.

Enfermé dans une nouvelle pièce… Non mais il y avait de quoi devenir complètement dingue quand même ! Rien que le simple fait de se dire qu’ils étaient doublement enfermés aurait pu lui mettre les nerfs à fleur de peau. Mais une toute autre pensée traversa son esprit et la réaction fut inverse. Quel homme censé se plaindrait d’être dans une telle situation, en compagnie d’Aria ? Peu le ferait, surtout s’ils avaient eu la chance et le plaisir de découvrir la jeune femme d’une bien belle façon, tout comme Joe la connaissait. Il avait en mémoire un tas de petits détails, qui pour certains pouvaient paraître sans la moindre importance et qui pourtant semblaient l’avoir marqué. La douceur de sa peau par exemple, les fines courbes de son corps… Il se mordit la lèvre inférieure, tentant de chasser ces souvenirs mais sans grands résultats.

Aria venait de détourner le regard, et il comprit alors qu’il n’avait pas été aussi discret qu’il avait pu le penser. Elle avait dû sentir son regard quelque peu insistant, ou tout du moins remarquer la façon qu’il avait de la détailler. Après tout, que pouvait-il faire contre ces souvenirs qui refaisaient ainsi surface ? Rien… Et cela peut-être car il n’en avait pas la moindre envie et qu’il les appréciait. Cela étonna un peu le jeune homme, de la voir ainsi. Il faut dire qu’entre eux cela avait toujours fonctionné par provocation, entretenant cette relation basée sur le « Je t’aime, moi non plus… ». Aria ne l’avait pas habitué à détourner ainsi le regard. Etait-elle gênée ? Depuis quand l’était-elle envers lui ? Bon… Il ne leur restait plus qu’à savoir ce qu’ils allaient faire à présent. Joe laissa planer l’interrogation… et la réponse de la miss le fit sourire.

« Non… Un blessé sur deux suffira ! »

Ce n’était pas le moment de se démettre l’épaule, bien qu’il n’aurait rien eu contre le fait d’avoir Aria comme infirmière particulière. Ils auraient été beau tous les deux, amochés et coincés dans cette cave… ! La brunette revint finalement vers lui, tant bien que mal, se débrouillant comme elle le pouvait. Bichette… Ca l’embêtait de la voir ainsi et de ne rien pouvoir faire de plus pour l’aider. Désormais à quelques pas de lui, elle allait enfin atteindre son objectif, mais malheureusement et surtout malchanceuse comme tout, elle dérapa sur le drap, et chuta, terminant dans les bras de Joe. Elle aurait pu tomber plus mal, avouons-le… Degray ne pu alors qu’amortir la chute, grimaçant légèrement à l’atterrissage et laissant apparaître sur son visage une expression des plus surprise.

« Wow… »

Position… Euh… Très intéressante ! Qui ne cessait d’ailleurs d’attiser les ardents souvenirs qui échauffaient son esprit. Sentir son corps si léger et fin tout contre le sien libéra une étrange mais très agréable sensation, indescriptible, qui parcouru la totalité de son corps, partant de sa tête, pour mourir dans le bas de ses jambes, presque disparu arrivé à ses pieds. Bref, une drôle d’impression dû à la situation et à ce qu’il avait pu se remémorer juste avant. Elle se laissa aller sur le côté, décevant presque Joe qui aurait de loin préféré retrouver la pression de ses lèvres rosées sur les siennes. Elle s’excusa, alors que lui n’avait pas bouger, restant ainsi allongé, fixant le plafond en se retenant pour ne pas lui sauter dessus, comme il avait pu le faire à de nombreuses reprises par la passé.

« Non, ça va… Et toi ? Rien de cassé ? »

Elle avait déjà une cheville en moins, ça aurait été dommage qu’elle soit davantage abîmée ! Joe tourna la tête et lui adressa un simple regard, tentant d’y effacer la petite étincelle de désir qui s’y était installée.

Aria se mordit la lèvre, se maudissant d'être aussi maladroite. Mais bon, depuis toute petite elle était comme ça, elle avait même foncé dans une porte à l'âge de 4 ans, et il avait fallu l'emmener d'urgence à l'hôpital...bah oui, parce que mademoiselle avait réussi, Dieu sait comment, à s'ouvrir le front.
Elle tourna la tête vers Joe et lui fit un signe de négation. Elle était entière, mis à part sa cheville, mais bon. Et Joe semblait être lui aussi entier, elle ne lui avait pas fait mal en lui tombant dessus, heureusement.

« Ça va ça va...»

Aria détourna la tête, elle se sentait trop fatiguée pour se remettre debout, et de toute façon, elle aurait sûrement besoin de l'aide de Joe pour se relever, car si elle posait son pied gauche sur le sol et essayait de marcher, ça lui faisait un mal de chien. Elle soupira, Joe à côté d'elle ne faisait pas mine de bouger non plus.
Quand est-ce que tout cela allait donc être fini, hein? Être enfermé dans une cave avec...Joe en plus était sans doute la dernière chose qu'Aria aurait imaginé. Enfin, ce n'était pas si désagréable que ça. Elle se demanda ce qui se serait passé si elle n'avait pas décidé de revenir à Sacramento. En tout cas, elle n'aurait sûrement pas fait d'autres conneries avec Nick par exemple. Enfin, ça ne voulait rien dire, ses conneries, elle aurait pu tout de même les faire à l'université, avec Nick ou..quelqu'un d'autre. Dont une certaine personne qui se trouvait juste à côté d'elle.

Aria se redressa, puis s'assit en tailleur, avant de se tourner vers Joe, qui n'avait toujours pas bougé. il semblait étrange tout d'un coup, et ses yeux avaient une drôle de lueur...qui lui rappelait quelque chose. Elle fronça les sourcils, et réfléchit un instant à la dernière fois qu'elle avait vu ses yeux briller comme ça. Puis, un souvenir la frappa de plein fouet et elle se retint d'exorbiter ses yeux bleus. Non, ce n'était pas possible. Et pourtant...la dernière fois qu'elle avait vu Joe, avec cette drôle de lueur, cette étincelle dans les yeux...c'était juste avant qu'il ne lui saute dessus, lorsqu'ils étaient en quelque sorte ensemble à l'université. Waw. Elle se mordit la lèvre. Joe était il en train de...repenser à des choses bizarres, et était-ce pour ça qu'il avait cette petite étincelle de désir dans les yeux? Ou bien...était-ce dû à sa présence, comme quelques mois à peine auparavant? Elle se mordit la lèvre, et se força à ne pas ouvrir la bouche, sinon là, à coup sûr elle allait dire une connerie. Et pas une petite.

Un bruit se fit entendre tout près d'elle, et elle se retourna brusquement. Mais elle ne voyait pas grand chose dans la pénombre de la pièce. Se demandant si elle était en train de devenir paranoïaque, elle se retourna vers Joe, et essaya de se retenir de ne pas le dévorer du regard...chose assez difficile, il faut l'avouer. Après encore quelques secondes de silence, Aria passa une main dans l'une de ses mèches de cheveux, mais, lorsqu'elle reposa sa main sur le sol froid...eh bien elle ne sentit pas le sol froid, mais...une bête.

« Ahhhhh! »

Aria se décala d'un bond, et, malgré la pénombre, elle distingua tout de même une sorte de rat filant à l'autre bout de la pièce. Elle frissonna de dégoût, et seulement après un moment, se rendit compte qu'elle s'était complètement collée à Joe. Elle le regarda et se mordit la lèvre, sentant un frisson la traverser de haut en bas...comme quand ils étaient en quelque sorte ensemble, à l'université.

Elle n’avait rien de casser, rien de plus du moins, et heureusement d’ailleurs. Il était content d’avoir amorti sa chute… Il ne bougea pas, restant allongé au sol. Il s’y sentait bien à vrai dire, appréciant la présence d’Aria à ses côtés. C’était pourtant simple, et ils ne faisaient rien de spécial, mais Joe n’avait pas besoin de grand-chose. Il repensait à leur relation, il y a de cela quelques mois à peine. Ce retour à Sacramento avait changé pas mal de choses. S’en réjouissait-il ? Il n’en savait trop rien. En toute franchise, il avait aimé ces rapports si particuliers avec la belle, et cela ne s’arrêtait pas seulement au sexe. Ces rapports conflictuels, ces provocations en tout genre… Une part de lui devait être en manque de tout cela, il ne pouvait pas vraiment le nier, même s’il n’en avait pas réellement conscience. Tout ce qu’il savait c’est qu’ils n’étaient pas faits pour être en couple, et que l’amitié améliorée ne pouvait pas fonctionner, sachant qu’il y avait Edward.

Pourtant il la désirait… Allongé à côté d’elle, ses souvenirs l’envahissaient et il ne cessait d’y penser. Il avait tourné la tête, et n’avait pas été capable de dissimuler tout ça, la dévorant du regard comme il en avait pris l’habitude avant qu’ils ne décident d’un commun accord de se séparer et de mettre alors un terme à tout ça. Pour sa part, Aria s’était redressé, s’asseyant désormais en tailleur. Le regard de Joe l’avait suivit, ne pouvant se détacher d’elle. Dans la pénombre, il la vit se mordre la lèvre inférieure et ne pu s’empêcher de la trouver hyper sexy. Il n’y avait pas d’autre mot, mais le simple de ses gestes faisait remonter à la surface de sa mémoire un fait passé, et bizarrement il s’avérait être assez… chaud. Vraiment étrange, non ? (a) N’allez pas croire qu’il n’avait retenu que ces derniers, car il n’avait jamais considéré le semblant d’histoire qu’il avait eu avec Aria comme une simple « histoire de fesses ». Pas de sentiments certes, mais quand même… Une grande part d’affection dans le fond…

Trop occupé à la détailler du regard, Joe ne fit pas attention à ce fameux bruit. Il a vit juste se tourner, puis lui refaire face, avec un air quelque peu interrogatif comme si elle lui demandait silencieusement confirmation. Lui ? Il semblait ailleurs. Enfin son cri le sortit de la moindre rêverie possible.

« Quoi ? »

Elle s’était décalée, se retrouvant alors sur lui. Il n’allait pas s’en plaindre, mais il se demandait quand même ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle ait une telle réaction. Pour la détendre, et ne pouvant pas s’en empêcher, il se laissa aller à la plaisanterie.

« J’ai toujours su que tu désirais mon corps, mais de là à me sauter dessus… »

Il se mit à rire doucement, puis finit par laisser un léger silence s’installer entre eux. Son regard s’était de nouveau assombri par le désir. La sentir tout contre lui n’arrangeait rien, et là il n’avait qu’une envie : capturer ses lèvres dans un baiser brûlant. Tout aussi brûlant que lui. Mais… Il se contenta de se mordre la lèvre pour ne pas céder. Qui sait, il risquait peut-être de se prendre une baffe après tout ?

Aria se retourna, et son visage ne se trouva plus qu'à quelques centimètres de celui de Joe, et elle se rendit enfin compte qu'elle s'était carrément assise sur lui. Elle se mordit la lèvre et, rougissant légèrement, elle se décala vite fait bien fait ( même si, en fin de compte, elle n'en avait pas si envie que ça ) , pour se rasseoir à côté de Joe...mais toujours collée à lui. Elle se retourna tellement brusquement lorsqu'il prononça sa dernière phrase qu'elle se fit mal au cou. Elle déglutit et rougit tellement qu'elle était persuadée que, même dans la pénombre de la pièce, Joe arrivait à la voir. Elle devait donner l'air d'être restée beaucoup trop longtemps au soleil, ou alors on lui avait recoloré le visage en rouge...tomate. Elle détourna la tête, et dans sa tête, trois mots résonnaient en continu. Oh My God. Les paroles de Joe étaient bien entendues prononcées sur le ton de la plaisanterie, d'ailleurs c'était pour cela qu'il riait...mais disons qu'Aria, elle, l'avait un peu prit au sérieux. Parce que le problème, dans l'histoire, c'était que...ce qu'il venait de dire était complètement vrai.

Aria se rendit compte qu'elle était toujours collée à Joe, enfin, elle n'était plus sur ses genoux, mais tout de même. Et elle n'avait pas envie de se décaler. La phrase qu'avait prononcée Joe n'avait que fait accentuer cette envie qu'elle avait depuis...qu'elle avait revu Joe, cette envie de lui sauter dessus quoi. Comme avant, comme toujours depuis qu'elle le connaissait, enfin depuis l'université. Mais ce n'était pas seulement une histoire de sexe toute bête, ils le faisaient quand ça leur prenaient. Quoique, ça leur était arrivé. Mais enfin, derrière tout ça, il y avait toujours eu une affection mutuelle, pas jusqu'à de l'amour, enfin pas vraiment, mais beaucoup, énormément d'affection.
Mais où est-ce que tout cela allait donc les mener? En rompant, à peine deux mois plus tôt, ils s'étaient promis de rester amis, enfin du moins d'essayer. Mais voilà, deux amis se confient tout, rigolent ensemble, des choses comme ça quoi.. Mais des amis, ça n'a pas envie de se sauter dessus, si?

Aria retourna enfin la tête vers Joe, se demandant si elle était toujours aussi rouge. Il fallait qu'elle parle, qu'elle dise quelque chose, elle ne pouvait décemment pas se taire après une telle remarque, sinon ça laisserait sous-entendre que..;enfin que Joe dit la vérité quoi. Mais ne la dit-il pas, au juste? Si. Mais Aria essayait depuis avant de se retenir de commettre une énième connerie, et elle n'avait pas non plus envie de se faire rejeter par Joe.

« Genre, comme si ça te dérangeais. »

Aria esquissa un sourire. Ils étaient de retour deux, voir trois ans auparavant, quand ils avaient commencé à se voir; Tout avait commencé comme ça après tout. Un drôle de regard, quelques phrases échangés...Aria se demanda un instant s'ils étaient en train de recommencer leurs conneries. Mais ils n'étaient plus à l'université désormais...ils étaient de retour à Sacramento. Pour revoir leur ancienne promotion, revoir toutes les personnes avec qui ils avaient brisés des liens à cause de la vidéo. Edward...Jude. Ils avaient tous les deux quelqu'un dans leur coeur, elle et Joe. Et pourtant, lorsqu'elle regarda Joe, elle distingua toujours cette lueur de désir dans ses yeux. Se faisait-elle des idées? Et si...elle l'embrassait, là, maintenant, ce qu'elle crevait d'envie de faire, lui foutrait-il une baffe? L'engueulerait-il? Resterait-il calme ou...prolongerait-il le baiser?
Aria se battait avec ses pensées, sa main chercha un appui sur le sol, et elle rencontra la main de Joe. Elle rougit légèrement, ressentant à nouveau ce frisson lui parcourir tout le corps. Elle tourna la tête, et se retrouva à deux centimètres du visage de Joe. C'en était trop. Elle l'embrassa. Elle n'en pouvait plus, elle en mourrait d'envie. Si il la repoussait, tant pis, au moins elle l'aurait embrassé une dernière fois, n'est ce pas? Elle n'avait même pas envie de penser à ce qu'elle faisait, à ce qui pouvait se passer par la suite. Elle voulait vivre le moment présent, avec la personne présente...et faire ce dont elle crevait le plus d'envie.

Effectivement, même plongés dans la pénombre, il était possible de remarquer les joues rougies de la jeune femme. En la taquinant ainsi, il n’avait pas imaginé qu’elle puisse réagir de cette façon. Enfin ça ne le dérangeait pas, au contraire même ça l’amusait. Déstabiliser Aria était vraiment quelque chose qui lui plaisait, car avec elle il était difficile de prévoir ce qui allait se passer, ce qu’elle pouvait faire. Pour le coup elle rougissait, mais elle aurait pu utiliser son excellent sens de la répartie, répliquant comme elle savait si bien le faire. Joe ne bougea pas, gardant son regard posé sur elle, la détaillant avec plaisir.

L’amitié qu’ils avaient décidé de mettre en place entre eux était loin d’être envisageable. Du moins pour lui… Sauf si dans la définition de cette relation il était stipulé que l’attirance physique et le désir de l’autre était autorisé. Amitié améliorée ? Non impossible… Ca ne plairait pas à certaines personnes, dont Joe s’efforçait de taire le nom pour ne pas avoir à culpabiliser ensuite. Il désirait Aria, et le fait de savoir que ce n’était « pas bien », semblait accentuer tout ça. Il se produisait l’effet inverse, le jeune Degray ayant de plus en plus envie d’embrasser la brunette, et même plus encore. Elle se décida finalement à parler, y allant de sa petite réflexion… Mais vraiment petite !

« Je n’ai jamais dit le contraire… »

Ca voulait tout dire, non ? En aucun cas il n’était dérangé de l’avoir tout contre lui, et il ne le cachait pas. La franchise était sa devise depuis quelques années déjà, depuis cette foutu vidéo qui l’avait fait sombrer avec ses mensonges. A présent, il disait tout, et avec sincérité. Bien que là, il n’avait pas dit clairement qu’il la désirait. Ca aurait été mal venu de sa part, sachant que d’un commun accord ils avaient décidé de rompre. Enfin ça ne l’empêchait pas de le sous entendre. Joe lui rendit son sourire, ne tentant même plus d’effacer la lueur dans son regard, celle qu’Aria pouvait reconnaître sans grand mal l’ayant vu à de nombreuses reprises. La belle posa sa main sur la sienne et doucement, il s’en empara. Elle tourna la tête, se retrouvant à nouveau tout près de lui, et là… Elle l’embrassa.

Il n’était donc pas le seul à ressentir cette étrange sensation, dû sans doute à tous ces souvenirs qui refaisaient surface. Il se laissa aller, prolongeant le baiser avec un plaisir non dissimulé, profitant de la douceur de ses lèvres, qui avaient tant manqué aux siennes. Comme un retour aux sources, une bouffée d’oxygène. Bon sang ce que cette douceur avait pu lui faire défaut durant ces deux derniers mois ! Son cerveau avait cessé de fonctionner, il ne pensait plus à rien, et se laissait guider par ses envies et son ressentit. Il resserra très légèrement l’étreinte de sa main sur la sienne, alors que la seconde venait se poser sur sa fine taille. Il était heureux… Heureux qu’elle ait capturé ses lèvres pour partager un tel baiser. Peut-être l’un des derniers certes, mais sûrement l’un des plus doux, même s’il gagnait en intensité, Joe y glissant petit à petit un brin de fougue, comme un second souffle, une pincée de passion…

A la réponse de Joe, Aria déglutit. Quoi? Il avait bien répondu ça, elle n'avait pas rêvé?!
Sa main cherchant un appui sur le sol, elle rencontra la main de Joe...qui s'empara de la sienne. Elle se tourna légèrement, leurs visages ne se trouvaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Ne pouvant résister, Aria l'embrassa.
Ce qu'elle faisait, et pourquoi elle le faisait, elle n'en avait aucune idée. Elle avait beaucoup changé ces dernières années, la petite intello, la petite Aria du lycée n'aurait jamais au grand jamais fait une chose pareille, elle était trop..coincée? pour ça, sans doute. Mais l'université, et aussi la vidéo sans doute, l'avait changée. En bien ou en mal? Cela dépends du point de vue des autres. Pour elle, elle ne savait pas encore. En bien, car elle était plus franche et ne se laissait plus marcher sur les pieds...mais en mal, parce qu'elle se sentait devenir complètement folle, elle enchaînait les conneries ces derniers temps, d'abord en couchant et recouchant avec Nick, et maintenant, elle embrassait Joe.
Aria s'était attendue à se prendre une claque, ou tout au moins à ce que Joe se décale, s'éloigne un peu d'elle et lui demande ce qu'elle faisait. Mais il ne fit absolument rien de tout cela, bien au contraire il..lui rendait avidement ses baisers.

Des tas d'images défilaient dans la tête de la jeune fille, mais une était plus forte que tout. Elle revoyait Joe s'approcher d'elle, dans un couloir complètement vide de l'université. Mais pourquoi le couloir était vide? Il faisait nuit dehors, elle s'en souvenait maintenant. Joe avait un drôle de sourire aux lèvres, et une lueur de désir dans ses yeux noisettes. Aria, elle, était à quelques pas de Joe, et ils se faisaient face. Elle se souvenait clairement des paroles prononcées ce soir là.
« Qu'est ce qu'on est au juste, Joe? Qu'est ce qu'on fait? »
Elle se souvenait du moment de silence, qui avait suivit les deux questions. Parce que Joe, tout comme elle d'ailleurs, ignorait la réponse. Il fit un pas, puis deux, vers elle. Puis enfin, il lui répondit.
« Je n'en sais rien. »
Et c'est tout. Ils restèrent silencieux un instant, Joe avait toujours cette drôle de lueur dans les yeux, plus forte que jamais. Et Aria l'avait aussi, même si elle ne se voyait pas, elle le savait. Joe fit encore un pas, puis deux. Et enfin, alors que leurs visages ne se trouvaient plus qu'à un centimètre l'un de l'autre, leurs lèvres se joignirent dans un baiser plus que passionné. Aria recula un peu, et se retrouva collée contre le mur blanc. Joe s'arrêta une seconde et lui adressa l'un de ses sourires charmeurs, avant de recommencer à l'embrasser.

Mais que faisaient-ils donc? Retournaient ils trois, deux ans auparavant, lorsqu'ils avaient commencé à....sortir ensemble, en quelque sorte? Aria n'en avait aucune idée. Une petite voix dans sa tête lui disait qu'il fallait qu'elle arrête d'embrasser Joe, qu'elle se détache de lui, mais voilà, son corps ne lui obéissait pas. Et elle n'en avait pas envie. Au bout de deux longues minutes à s'embrasser, Aria finit par se détacher quelque peu de Joe. Elle remarqua alors que la main libre de ce dernier la serrait par la taille, et des centaines de frissons la parcoururent de haut en bas. Elle déglutit. Ils ne devaient pas, ils n'en avaient pas le droit. Il y avait Edward. Qu'elle n'avait d'ailleurs toujours pas revu, et qui s'était sûrement trouvée une jolie copine. Et Jude...Aria ne savait pas si Joe et Jude s'étaient revus, m'enfin si ils s'étaient réconciliés, il n'aurait sûrement pas rendu ses baisers à Aria.
Elle regarda un instant Joe en silence, leurs visages ne se trouvaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, elle sentait encore l'haleine de Joe et les frissons reprirent de plus belle, elle se força à se calmer.

« Je ne sais pas si...c'est une bonne idée Joe. »

Aria déglutit, se demandant pourquoi elle avait dit ça. Parce qu'elle n'avait pas envie de dire ça. Elle avait encore envie de l'embrasser, encore et encore. Parce que...c'était tellement bien. Elle se mordit la lèvre et se tut, maintenant c'était fichu. Bah voilà, c'était un baiser d'adieu, alors. Aria tourna légèrement la tête, et son regard s'arrêta sur leurs doigts toujours entremêlés. C'était...bizarre. Comme avant, à l'université. Sauf qu'à l'université, jamais elle n'aurait posé cette question. Elle resserra ses doigts autour de ceux de Joe...et attendit une réponse, une réaction de sa part. Même si elle préférerait qu'il ne réagisse pas et recommence à l'embrasser.

Au contact de ses lèvres sur les siennes, un tas souvenirs remonta à la surface de la mémoire de Joe, comme une série de flash lui rappelant alors les moments passés avec la belle brunette. Ce fut comme une vague de chaleur, intense et à la fois si douce… Il la revoyait allongée sur son lit, dans sa chambre universitaire, enroulée dans les draps et dormant paisiblement, alors que lui, du bout des doigts, il la caressait, partant de la chute de ses reins, pour remonter jusqu’à sa nuque, exposée à son regard encore assombri de désir. Il l’avait toujours trouvé sublime, c’était indéniable, mais on ne sait comment, elle le devenait davantage après une nuit torride. L’observer alors qu’elle dormait, sans qu’elle ne s’en rende compte, faisait ressortir tout le naturel qui faisait son charme… Qui charmait le jeune Degray… Cette image ne fut pas la seule à lui revenir à l’esprit, d’autres s’enchaînèrent. Comme quand ils se retrouvaient seuls, entre deux cours par exemple, et qu’ils cherchaient à s’isoler par n’importe quel moyen, ayant trop envie de l’autre pour pouvoir patienter et de se contenter d’un simple baiser, aussi brûlant soit-il.

Une relation très physique certes, mais qui ne l’était pas en continue. Ils leurs arrivaient de se poser pour discuter, chose bien plus rare avouons-le, puisque dans ces moments là ils s’emballaient bien trop vite, partant au quart de tour, en se provoquant à tout va. Mais c’est ce qui semblait animer leur relation, ce qui finissait par les rapprocher. Et Joe adorait ça. Il aimait quand elle réagissait à ses petits piques, qu’elle répondait avec une répartie digne d’elle et de son tempérament, parfois même frôlant l’insolence, ce qui la rendait terriblement sexy. Aria était ainsi, mais se montrait parfois fragile, tout comme impatiente, têtue et j’en passe… Comment ne pas se laisser charmer ? Son impulsivité avait toujours plu à Joe, comme à présent, lorsqu’elle vint capturer ses lèvres, pour les sceller aux siennes, et partager ainsi un de ces baisers qui avait le don de rendre complètement fou le jeune homme.

Doux, passionné… Et trop court. Aria venait de se détacher de lui, restant silencieuse, tout comme lui. Il garda sa main posée sur sa taille, souhaitant la garder tout contre lui, de peur presque qu’elle ne s’en échappe. Il la sentait frissonner sous ses doigts, laissant alors apparaître un léger sourire aux coins de ses lèvres. Apparemment elle semblait le regretter, puisque d’après elle ce n’était peut-être pas une bonne idée. Pourquoi ? Il y avait bien deux mois de ça, ils le faisaient non ? Allant même bien plus loin, franchissant la frontière du simple baiser, pour sombrer dans le pêché charnel… A quoi pensait-elle pour en venir ici ? A qui ? Edward ? Il est vrai qu’il n’avait pas disparu, bien qu’absent dans l’esprit de Joe. Jude ? Il ne l’avait pas revue depuis la dernière fois, la dispute, la grande séparation, la douloureuse rupture. Aucune réconciliation en quatre ans… Il n’y pensait pas non plus…

Aria restait la seule et unique personne présente dans ses pensées pour le moment. Le temps de l’Université, qui remontait à seulement quelques mois lui manquait déjà… La légèreté avec laquelle il avait toujours tout pris depuis ces dernières années et la simplicité des relations qu’il avait pu entretenir lui manquait. Pourquoi se poser autant de question, alors qu’il avait juste envie d’embrasser Aria, de sentir son corps se presser contre le sien, balader ses mains sur sa peau de satin… ?

« Tu penses qu’on fait une erreur ? »

Il la fixa, de son regard intense, puis murmura dans un souffle contre ses lèvres :

« Et si c’était le contraire ? Et si c’était une bonne idée ? »

Il ne lui laissa pas le temps de répliquer, et vint à son tour l’embrasser. Maintenant qu’il avait à nouveau goûté à ses lèvres, il en redemandait. Son baiser était bien plus passionné, traduisant alors ce que pouvait ressentir Joe, enfermé dans cette cave avec la jeune femme.

» « Aria'relationships. ♦
» Life sucks... // Aria'
» Aria H. Montgomery.« Crazy in love.(L' »
» « Now my feet won't touch the ground. | Pv' Aria.